Le besoin de consommation en riz blanchi, en Côte d'Ivoire, est évalué à environ 2,6 millions de tonnes par an contre une production nationale de 1,3 million de tonnes par an.
Ces données sont issues d'un atelier national sur les politiques rizicoles organisé, le 10 mars 2022 à Yamoussoukro, par l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) avec l’appui du gouvernement de la République de Corée, à travers son ministère de l'Agriculture, de l'alimentation et des Affaires rurales (MAFRA).
Cet atelier national devrait permettre de renforcer les politiques rizicoles pour une chaîne de valeur en riz compétitive et durable en Côte d'Ivoire à travers la mise en œuvre du projet de la FAO intitulé "Développement des capacités et partage d'expériences pour les chaînes de valeur du riz par le biais de la coopération Sud-Sud et triangulaire (CSST)".
Ce projet, financé par le ministère de l'Agriculture, de l'alimentation et des Affaires rurales de la République de Corée est mis en œuvre dans le pays depuis juin 2020. Il a réuni tous les acteurs de la chaîne de valeur du riz en Côte d'Ivoire et fait suite à un atelier international qui s'est tenu le 30 septembre 2021 à Abidjan.
Les travaux ont permis de passer en revue l'environnement politique du secteur du riz dans les trois pays bénéficiaires dans une perspective des systèmes alimentaires et d’identifier les domaines prioritaires qui nécessitaient un changement ou un renforcement, par le biais d'un soutien politique et d'une formation technique.
Avec ses atouts culinaires et avantages économiques, le riz en Côte d'Ivoire, est l’aliment principal. La demande intérieure est d'environ 1,9 million de tonnes de riz blanchi par an, soit une moyenne de 84kg par habitant par an.
La production nationale de riz blanchi : 1,3 million de tonnes (données 2018), soit un taux de couverture des besoins nationaux de 68%. Ce qui explique les importations massives de riz blanchi pour combler le déficit, une situation qui a pour corollaire des sorties importantes de devises et un risque d’insécurité alimentaire.
La Côte d'Ivoire a établi une Stratégie nationale de développement de la riziculture qui s'étend sur la période 2020-2030. Elle vise à assurer à la Côte d’Ivoire l’autosuffisance en riz de bonne qualité avant 2025. Elle devrait en outre permettre au pays de devenir un des plus gros exportateurs africains de riz à l’horizon 2030.
L'atelier national sur les politiques rizicoles s'appuie sur la Stratégie nationale de développement du riz 2 (SNDR 2), le programme décennal d'amélioration du riz en cours (2020-2030) afin de permettre au pays d'atteindre l'autosuffisance en riz d'ici 2025 et améliorer sa compétitivité.
La stratégie 2020-2030, elle, ambitionne de faire du riziculteur un opérateur économique à part entière, un professionnel et gestionnaire d’une affaire rentable et durable. Ce qui devrait permettre de créer plus de valeurs ajoutées dans la chaîne de production et de commercialisation.
Par ailleurs, elle présente comme l’un des meilleurs moyens de création d’emplois et de richesses dans toutes les régions de la Côte d’Ivoire, en particuliers les zones rurales pauvres qui devraient être transformées à terme en zones riches par une exploitation rationnelle des immenses potentialités rizicoles existantes.
Le défi pour la Côte d'Ivoire de basculer progressivement d’une riziculture traditionnelle de subsistance non rentable à une riziculture de marché, moderne, performante, compétitive, rentable, durable et respectueuse de l’environnement demeure.
Pour remédier au risque d’insécurité alimentaire, l’Etat ivoirien a élaboré la Stratégie nationale de développement de la riziculture (SNDR, 2012-2020) en 2012, dont la mise en œuvre a été confiée à l’ONDR devenu aujourd’hui ADERIZ.
Les efforts du pays, soutenus par les partenaires techniques et financiers, ont favorisé une augmentation de 9% des superficies en zones pluviales (630.500 ha en 2012 à 684 344 ha en 2018), en zones irriguées de 22% (99 375 ha à 121 300 ha).
La FAO selon son mandat en Côte d’ivoire accompagne l’Etat sur plusieurs aspects selon le secteur. La filière riz bénéficie d’un appui aux secteurs semencier et à un appui à la revitalisation du système semencier en Côte d’Ivoire.
L'objectif de cet accompagnement est d'appuyer la production et l'accès à des semences certifiées de variétés de riz à haut rendement, de promouvoir les bonnes pratiques agricoles, des technologies et des innovations rizicoles appropriées pour répondre aux nouvelles contraintes de la chaîne de production de la semence du riz.
Les investissements sont toutefois fonction du besoin estimé par le ministère en charge de l'Agriculture du pays bénéficiaire pour répondre à une problématique. Les besoins exprimés par le gouvernement ivoirien sont contenus dans le Programme national de développement (PND, 2021-2025).
AP/ls/APA