La rentabilisation de la migration est possible, soutient Dr Kando Soumahoro Amédé, sociologue, coordonnateur-représentant pays du Mideq, projet relatif aux rapports entre les inégalités et le développement, mis en œuvre par un consortium de chercheurs pour « produire des connaissances qui pourront réduire les inégalités sociales, c’est-à-dire faciliter la réduction des écarts entre l’acquisition des ressources ». C’était à l’occasion de la 2e rencontre de restitution et discussion des résultats provisoires avec les acteurs de la Société civile et du développement du projet de recherche sur la migration, le développement et les inégalités sociales (Mideq), le 25 mars 2022, aux II Plateaux. Après une phase de dissémination dans la presse, les chercheurs sont venus auprès des acteurs de développement, des Ong, des communautés et acteurs institutionnels. Selon Dr Kando, « La migration réduit plus qu’elle n’augmente les inégalités sociales. La rentabilisation de la migration est possible. Elle possible par des recherches, par des productions de connaissances et par la mise en œuvre de plusieurs activités (culturelles par exemple). » Les inégalités sociales, explique le sociologue, « ce sont des accès différents aux ressources qui sont valorisées dans la communauté. Ce sont les inégalités sociales qui font que les gens sont à penser que l’herbe est plus fraîche chez l’Autre que chez soi. Les inégalités, c’est la pauvreté, la difficulté d’accès au travail, à l’éducation, ce sont les violences.
Autant les migrants vont se déplacer pour venir dans le pays de destination, mais en même temps, leur force de travail permet de réduire la pauvreté. Pourquoi ne pas leur faciliter l’insertion ici, de telle sorte que les fonds ne soient pas tous rapatriés » s’interroge-t-il ? Pour Dr Karamoko Vasséko, président de l’Igdp (Institut pour la bonne gouvernance, le développement et la prospective), C’est l’immigration Nord-Sud qui est virale mais on oublie qu’il y a l’immigration Sud-Sud. C’est pourquoi, il dit que cette étude va « permettre de déclencher des mécanismes sociaux liés à la protection sociale des enfants, des personnes vulnérables, de porter des politiques d’actions. »
Les chercheurs viennent de 12 pays (Côte d’Ivoire, Haïti, Brésil, etc.). Moussa Zalé, président du Collectif des Associations et mouvements de jeunesse en Côte d’Ivoire, en se félicitant de l’initiative, a indiqué que « L’étude va permettre de comprendre les difficultés que vivent les Burkinabè ici en Côte d’Ivoire et comprendre comment les Burkinabè travaillent dans certains milieux en Côte d’Ivoire, comment se fait l’intégration. »
JB KOUADIO