Paix, réconciliation et cohésion, ce sont les mots-clés qui ont constitué la thématique de la fête de Pâques à Toulepleu, célébrée dans une ferveur totale, le samedi dernier. C’est le village de Kouyably, dans la sous-préfecture de Bakoubly, qui a accueilli les festivités, coparrainées par le maire de Toulepleu, Denis Kah Zion et Johnny Kouadio dit le Lion blanc de Yopougon, opérateur économique. C’est une fête de brassage culturel entre la forte communauté Baoulé et les autochtones Guéré, avec l’appui de toutes les autres communautés qui ont effectué nombreuses le déplacement. Au-delà de l’aspect culturel, le maire de Toulepleu voit un moment de célébration de la réconciliation et de la cohésion, dans cette zone où les crises passées ont laissé beaucoup de souvenirs douloureux. « Merci au préfet pour la paix, pour le développement. Si nous sommes en train de danser ici aujourd’hui, c’est parce qu’il y a la paix. S’il n’y a pas de paix, nous ne pouvons pas nous retrouver ici à Kouyably. S’il n’y a pas de paix, on ne peut pas parler de cohésion et de réconciliation. Cette paix, qui est voulue par le chef de l’Etat, par le Gouvernement. Monsieur le sous-préfet, transmettez à monsieur le préfet, toute notre gratitude. Au-delà de tout discours démagogique que certains cadres pourraient avoir, mon discours à son endroit est un discours sincère. S’il n’y a pas de paix, nous ne pourrions pas venir chez nous pour nous occuper de nos parents. Nous ne serions pas là pour être maires, députés, président de Conseil régional. Cette paix, nous devons tous la chérir. A Toulepleu, nous savons ce que c’est que la paix. Nous avons vécu la guerre. Nous connaissons la paix. Nous n’avons plus de route pour aller au Libéria, nous devons rester à Toulepleu chez nous. Il y a un temps pour faire la politique et il y a un temps pour parler de paix et de cohésion » a exhorté le premier magistrat de la commune. Tout en saluant le bon comportement de la communauté Baoulé vivant dans les cinq sous-préfectures du département, il a souhaité que la bonne cohabitation avec le peuple Wê puisse continuer. Et que toutes les communautés puissent s’inscrire dans cette logique de paix et contribuer toutes au développement de Toulepleu.
Parlant de développement, Denis Kah Zion a fait un plaidoyer au chef de l’Etat, quant à la poursuite des travaux d’envergure entamés dans le département mais qui ont dû être stoppés. « Une fois de plus, nous demandons à monsieur le préfet d’être notre porte-parole auprès du chef de l’Etat pour le remercier pour les projets qu’il a si bien commencés à Toulepleu, premier département à l’accueillir dans ses visites d’Etat, à l’échelle nationale, en 2011. Ces projets qui n’attendent que la fin de leur réalisation. L’électricité, l’eau, le bitume, tout a bien commencé mais depuis un moment, tout est arrêté. Toutes les machines sont reparties. L’eau est servie difficilement aujourd’hui dans nos robinets. Nous voulons demander au président Ouattara de terminer ce qu’il a bien commencé. Nous demandons au président Ouattara de trouver la dernière solution aux problèmes de Toulépleu. Nous demandons au président Ouattara de terminer notre goudron. » a-t-il plaidé. Le sous-préfet de Bakoubly, Gouglin Tra Bi Fortuné, a dit merci et félicité le maire et les différentes communautés pour cette initiative de brassage culturel. Aussi a-t-il souhaité que les messages de paix et de cohésion entendus çà et là se traduisent dans les actes.
Le chef du village de Kouyably, Bio Gaston, de rassurer que cette fête de brassage culturel démontre « La parfaite entente entre les communautés étrangères et leurs tuteurs Guéré. Le maire a fait que cette entente est devenue une réalité. C’est pourquoi, quand la communauté Baoulé a souhaité faire cette fête, nous n’avons pas hésité à donner notre corps » Message également bien perçu par Kouassi Koffi, chef central des Baoulé qui a dit que la communauté Baoulé prendra toute sa place dans le développement de Toulepleu. D’où cette fête de Paquinou, « moment idéal pour parler de développement » comme il est de coutume dans le Centre de la Côte d’Ivoire. Des artistes Baoulé de renom, le doyen Amani Djoni et le groupe Akobo system (Akoto poussière) sont allés apporter un cachet spécial à la fête.
JB KOUADIO
Envoyé spécial