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Économie Publié le mardi 14 juin 2022 | Abidjan.net

Interview- Joël Hounsinou, DG Bolloré Transport & Logistics Côte d’Ivoire : « Pourquoi la cession de nos activités en Afrique à MSC est une opportunité pour Bolloré Africa Logistics »

© Abidjan.net Par Marc Innocent
Joël Hounsinou, Directeur général de Bolloré Transport & Logistics Côte d’Ivoire

En marge de la 8e édition de l’Africa CEO Forum qui se tient à Abidjan les 13 et 14 juin 2022, le Directeur général de Bolloré Transport & Logistics Côte d’Ivoire, Joël Hounsinou s’est confié à Abidjan.net. Entretien.


Nous avons constaté que Bolloré Bolloré Transport & Logistics Côte d’Ivoire est très engagé à cette édition de l’Africa CEO Forum qui se déroule en présentiel à Abidjan après deux années d’interruption. Quel est le sens de cette participation ? Avez-vous des attentes spécifiques ?


Le groupe Bolloré est un acteur majeur de la logistique et opère le premier réseau de logistique intégrée en Afrique. Le CEO forum étant une plateforme d'échanges réunissant des milliers de dirigeants d’entreprises et d’institutions, elle nous offre l’opportunité de partager avec ces dirigeants, les différentes problématiques de développement que connaissent les Etats africains. C’est pour nous, l’occasion de voir ensemble dans quelle mesure, nous pouvons y apporter des esquisses de solutions, afin de contribuer au développement de ce beau continent.


Ce forum nous donne aussi l’opportunité de partager notre vision du développement de l’Afrique, mais également de présenter notre expertise et nos investissements.


Avez-vous des attentes spécifiques par rapport à la thématique de cette édition à savoir « Souveraineté, croissance verte et transformation industrielle : les nouvelles routes de la prospérité africaine » ?


C'est une thématique d'actualité parce que les crises que nous vivons, crise sanitaire, géopolitique, démontrent que l'Afrique, sur la base de ses ressources humaines et matérielles, doit pouvoir se prendre en charge.


En tant que logisticien, nous intervenons sur plusieurs maillons de la chaine d’approvisionnement des produits, en aidant les Etats, à sécuriser les flux de marchandises, à rendre ces produits disponibles dans les meilleures conditions économiques. Il est donc important que des opérateurs comme nous, puissions partager nos idées. Car, c’est ce brassage de pistes de solutions qui permettra à nos Etats, d’atteindre cette souveraineté à laquelle elle aspire.


Vous avez récemment inauguré une station d'empotage au niveau de San-Pedro. Et là, vous vous apprêtez à inaugurer un nouvel entrepôt aérien au niveau de la zone aéroportuaire d'Abidjan, dites-en un peu plus sur tous ces investissements ?


Nous sommes présents en Côte d'Ivoire depuis plus de 60 ans, et sommes leaders dans les métiers de la logistique intégrée. Et cette position, nous comptons la maintenir, la consolider parce que notre objectif est d'offrir le meilleur de nous à nos clients qui sont très attentifs à la qualité de service. Chaque année, nous investissons dans les infrastructures et les matériels d’exploitation, pour satisfaire au mieux notre clientèle. Ces investissements que vous avez cités vont contribuer justement à améliorer notre qualité de service et faire en sorte que le client soit toujours satisfait.


En quoi ces plateformes pourraient participer à l'intégration économique de la sous-région, bien évidemment que la plateforme aéroportuaire par exemple ne bénéficiera pas uniquement à la Côte d'Ivoire ?


Notre volonté est d'être présent dans la sous-région à travers plusieurs de nos entités. Il y a l'activité logistique à travers Bolloré transports logistics, mais il y a également le chemin de fer, les terminaux en conteneurs et ce sont toutes ces entités qui contribuent à faire en sorte que la Côte d'Ivoire soit un hub régional, pour non seulement ses besoins d'importation et d'exportation, mais également pour l'acheminent des produits de la sous-région en import-export pour des pays que sont le Burkina, le Mali et le Niger.


On parle de plus en plus de respect de l'environnement dans les enjeux logistiques. Quelle est la situation au niveau de Bolloré, et plus spécifiquement, à quelle étape êtes-vous concernant la réduction de l'empreinte carbone de vos activités ?


C'est un sujet de plus en plus d'actualité dans le monde entier. Il est tellement au centre de nos réflexions, qu'un de nos directeurs, participe justement à un des panels qui traite de cette problématique. De façon pragmatique, sur le terrain qu'est-ce que nous faisons ? Nous avons opté pour le label Green Terminal, dans le cadre de la mise en service du prochain Terminal à Conteneurs au mois de novembre 2022 prochain. Cela se traduit par des acquisitions de matériels de manutention 100% électriques. Nous avons également lancé la même démarche pour l’équipement de certains de nos entrepôts, en matériels de manutention 100% électriques. C’est donc un crédo qui n'est pas que verbal qui se traduit par des actions concrètes sur le terrain. Pour finir, je voudrais mentionner notre participation à des opérations de reboisement à Abidjan et San-Pedro, qui sont des villes ou nous intervenons...


En mars dernier, Bolloré a conclu un accord avec MSC pour la cession de ses activités en Afrique. Quel est l'impact de ce choix de développement sur l'activité du groupe, ? Y a-t-il des licenciements en vue ?


Pour ma part, cette opération de cession, doit être perçue comme une bonne opportunité pour les activités de Bolloré Africa logistics à plusieurs titres.


Avant tout, le groupe MSC entend conserver Bolloré Africa Logistics comme une entité autonome.


Le management, autant en France que dans les organisations au sein des différentes filiales, sera maintenu et les emplois, préservés.


Par ailleurs, le groupe MSC, qui est le premier armateur mondial, a de grandes ambitions pour l'Afrique, et a pour ambition à travers cette opération, de consolider ses positions en Afrique.


Il est donc naturel que MSC s’inscrive dans cette dynamique d’investissements, qui a toujours été le moteur du développement de Bolloré Africa Logistics.


Après le covid, c'est la crise en Ukraine, cela semble effectivement montrer, non seulement la fragilité de l'économie africaine mais c'est tout le système de mondialisation qui est impacté. Aujourd'hui comment arrivez-vous à pérenniser les approvisionnements au niveau de votre activité ?


C'est vrai que c'est un sujet complexe, mais notre positionnement de leader dans la logistique intégrée est un atout indéniable, pour nous permettre de tirer notre épingle du jeu. Je rappelle que le groupe Bolloré est présent dans plusieurs centaines de pays dans le monde. Nous capitalisons donc sur cet important maillage, pour fluidifier la chaine de transport.


Par ailleurs, à travers les investissements que nous faisons, nous arrivons à proposer à nos clients, des prestations complètes, et à des coûts compétitifs. Ce qui leur permet de juguler toutes les conséquences de cette crise, en particulier l'inflation que nous connaissons actuellement en Côte d'Ivoire.


Par Robert KRA

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