Vingt-trois ans après sa mise en service, la centrale thermique d’Azito (sise à Yopougon) s’équipe une fois de plus pour tourner à plein régime ! Pour preuve, ce lundi 27 Juin 2022, Azito Energie SA (filiale ivoirienne de l’entreprise britannique Globeleq et du groupe IPS West Africa) a inauguré officiellement la première tranche de son extension dénommée phase 4, se traduisant par la mise en marche d’une nouvelle unité de production à cycle combiné (composée d’une puissante turbine à gaz de 180MW et d’une autre à vapeur de 73MW), dont l’objectif est d’amplifier la capacité nationale de production en électricité. Grâce à une telle infrastructure technologique, la part de puissance générée par la centrale thermique est littéralement doublée, représentant désormais près de 30% de l’électricité produite en Côte d’Ivoire. Sous l’égide du Premier Ministre ivoirien, S.E.M. Patrick Achi, Chef du Gouvernement, la cérémonie d’inauguration de cette phase 4, consacrant cette extinction, s’est déroulée sur le site de ladite centrale en présence de plusieurs autorités publiques et divers partenaires privés et financiers associés au secteur de l'énergie.
À l’entame de la série des allocutions débutée à 10 heures, le Représentant du Ministre d’Etat Gilbert Koné KAFANA, Maire de la commune de Yopougon, en la personne de M. Coulibaly Issifou, Premier Adjoint au Maire, a souhaité la bienvenue aux hôtes sans manquer de saluer ce projet, facteur d’employabilité, de transformation physionomique de la commune et en général, une importante source d’électrification des ménages ivoiriens. Il ressort par ailleurs de ses propos que ce type de projet ambitieux est un moteur de transformation structurelle rapide pour l’économie ivoirienne et une aubaine pour les populations et industriels, de bénéficier concrètement d’une énergie abondante à moindre coût. En fin d’intervention, il a réitéré au nom la commune de Yopougon, des mots de remerciements et de soutien à l’endroit d’Azito Energie SA et du Gouvernement ivoirien, sans qui le projet n’aurait pas été possible.
Prenant la parole, le Chef du gouvernement ivoirien, n’a pas manqué d’exprimer sa pleine satisfaction : « Nous inaugurons dans la fierté et l’allégresse cette nouvelle turbine à gaz à cycle ouvert d’une capacité de 180 MW, attendue avec force par les acteurs économiques et toutes nos populations ». Depuis juillet 2019, date de signature pour la mise en œuvre du projet, la phase 4 n’a en effet pas été de tout repos ; entre contraintes liées au COVID, aux protocoles et autres questions techniques. Mais grâce aux efforts consentis par tous les acteurs engagés, l’effectivité du projet est « un bond en avant absolument déterminant » qui répond aux enjeux de croissance de production électrique du Gouvernement. S’inscrivant parfaitement dans le Programme Électricité Pour Tous (PEPT) du gouvernement, ce projet aidera ainsi en grande partie au maintien de la réduction du coût social de l’électricité en Côte d’Ivoire tout en étant surtout respectueux de l’environnement. D’après M. Patrick Achi, avec cette nouvelle installation, la centrale thermique d’Azito, « cathédrale industrielle et technique », contribuera à faire de la Côte d’Ivoire un hub énergétique pour l’Afrique de l’Ouest.
Au-delà de desservir les ménages ivoiriens et les autres pays de la sous-région, ce nouveau cycle, selon les dires du Premier Ministre, alimentera l’agriculture et la production des zones industrielles, entre autres celles d’Abidjan et de San Pedro. Avant de conclure, le chef du gouvernement a prié les partenaires de ne pas baisser de régime. Car rappelons que si entre 2011 à 2022, le taux de couverture nationale en électricité est passé de 33% à 82%, il faudra dépasser au moins la barre des 4000 MW en capacité nationale de production électrique pour espérer avoisiner les 100% d’ici 2030.
Renchérissant dans la même veine, M. Mamadou Sangafowa Coulibaly, Ministre des mines, de l'énergie et du pétrole, a félicité l’État de Côte d’Ivoire et a en outre signifié la part importante du secteur privé dans le Plan Directeur de Développement des capacités de production et de transport d’énergie. Lequel plan définit la séquence optimale des investissements à réaliser. L’état ivoirien a d’ailleurs créé le cadre institutionnel et réglementaire avantageux pour les investissements privés censés impulser la croissance.
Au pupitre, M. Mike Scholey, PCA d’Azito Energie et CEO de Globeleq, a abordé les questions plus techniques du projet. Combinant une turbine à gaz GT13E2 MXL2 de la Classe E de l’entreprise américaine General Electric (qui fournit les principaux équipements de cette extension) et d’une turbine à vapeur de 73MW (en cours de réalisation), la nouvelle unité produira 190 MW en cycle ouvert et 253 MW en cycle fermé ; portant ainsi la capacité de production de la Centrale à plus de 710 MW, quasiment le tiers de la puissance installée en Côte d’Ivoire. Autrement dit, il s’agit de la plus importante du pays en termes de capacité de production et la deuxième unité de ce type au monde. Ayant nécessité 330 millions d’euros, soit près de 217 milliards de francs CFA et généré environ 1100 emplois, l’installation de ces innovations technologiques permettra d’atténuer l’impact environnemental de la Centrale notamment en réduisant ses émissions de CO2. D’après M. Mike Scholey, c’est le meilleur investissement que l’on puisse faire avec un tel montant. M. Olivier Buyoya, représentant des bailleurs et également Directeur Pays de la SFI, Société Financière Internationale, a ajouté que pour soutenir la croissance et le développement durable de la Côte d’Ivoire, le choix des énergies intermittentes se révèlera aussi déterminant. Selon les prévisions de la Banque Mondiale, le réseau électrique du pays devrait être alimenté à 42% d’énergies renouvelables d’ici 2035.
Pour mémoire, les deux premières phases de construction de la centrale (mars 1999 et février 2000), ont consisté respectivement en l’installation d’une turbine à gaz de 150 MW. La phase 3, achevée en 2015, a quant à elle, vu la transformation de la Centrale en une unité à cycle combiné, pour doubler la capacité de production sans pour autant accroître la consommation de gaz. L’actuelle Phase 4 a été financée à 20% par les actionnaires d’Azito Energie SA et à 80% par 9 institutions internationales à savoir : la Société Financière Internationale (IFC), PROPARCO, la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD), la Banque Africaine de Développement (AfDB), le Fonds International de Développement de l’OPEC (OFID), The Emerging Africa Infrastructure Fund (EAIF), la Société Belge d’Investissement pour les Pays en Développement (BIO) S.A., l’ Agence Allemande de Développement (DEG) et l’Agence Néerlandaise de Développement (FMO).
A. N