Le bras de fer continue entre les différents acteurs du projet Grand marché de Bouaké. Le lundi 26 septembre dernier, Mme Sarah Sanogo, présidente de la Fédération des artisans et commerçants pour la relance économique (FED-ACORE), et plusieurs de ses consœurs présidentes d’associations de commerçantes, ont effectué le déplacement de Bouaké à Abidjan pour animer une conférence de presse afin de faire entendre leur cri du cœur au chef de l’Etat.
Dès l’entame de la conférence, Sanogo Sarah a fait savoir leur situation d’espoir muée en désespoir. « Nous étions heureux quand le président de la République au stade municipal de Bouaké, a déclaré solennellement qu’il reconstruirait le marché de Bouaké. Le stade a vibré par un tonnerre d’applaudissements. Nous étions loin de nous imaginer le cauchemar que nous vivons aujourd’hui. Oui, notre rêve est devenu un cauchemar vu la gestion de ce projet. »
En effet, selon Sanogo Sarah, plusieurs irrégularités sont observées dans la gestion du projet Grand marché de Bouaké (GMB) notamment la commercialisation des places par une structure appelée Projet GMB. « La personnalité juridique du projet Grand marché de Bouaké est inconnue (…) Le Certificat de réservation à l’état futur d’achèvement (CREFA) est signé par le Bureau de réservation qui n’est ni une personne physique, ni morale et ne porte pas le cachet de la Mairie, mais le cachet sec du programme Grand marché de Bouaké, sans le nom ni la qualité du signataire », a-t-elle dénoncé tout en ajoutant « aucune base de données ne permet de savoir les ayants droit et les exclus.
Pourtant l’assistance à la maitrise d’ouvrage environnemental a coûté plus d’un milliard de F CFA à la Côte d’Ivoire (...) On ne peut pas vendre près de 8 000 places sans base de données, la gestion du Projet Grand marché de Bouaké est un véritable imbroglio. » Pour Sarah Sanogo, la gestion du Grand marché de Bouaké s’apparente à celle du Forum des marchés d’Adjamé. « Les mêmes causes produisent les mêmes effets. La FED-ACORE lance un cri du cœur, aux épris de justice et de paix afin de barrer la route à une tragédie similaire contre les commerçants sinistrés de Bouaké. » Sarah Sanogo et ses consœurs ont, par la suite, proposé que les sommes issues de la commercialisation des places soient reversées au Trésor public, le temps de mettre en place le règlement intérieur et un contrat de bail commercial suivant la législation ivoirienne.
DRC