En marge du 3ème sommet de Finance en Commun qui se tient à Abidjan, FAIR et le Global Steering Group , ont initié un atelier dénommé “Joining forces : growing impact in Africa & beyond”, qui est consacré à la finance à impact. Il a réuni des experts et des dirigeants internationaux qui ont échangé sur des solutions concrètes pour financer les objectifs de développement durable (ODD) ce mercredi 19 octobre 2022 à Abidjan-Plateau.
Ces experts venus du monde entier ont souligné tout au long de la journée l’urgence d’intensifier les efforts et les collaborations pour atteindre les objectifs de développement durable. Selon eux, les institutions de financement du développement et les banques publiques de développement ont un rôle clé pour attirer d’autres investisseurs, tels que les fonds de pensions, à investir dans les ODD. À en croire les experts, plus de 24 milles milliards de Francs CFA pourraient être débloqués si 10 % du capital des fonds de pension en Afrique étaient investis en faveur des ODD. Un premier rapport a été publié lors de l'événement pour proposer des leviers concrets. Enfin, de nouvelles collaborations ont été annoncées pour augmenter les flux de capitaux vers les ODD au Burkina Faso, en Côte d'Ivoire et au Sénégal.
A l’issue de cette journée riche et inspirante, les participants et intervenants de l’événement s'accordent à dire que les ODD ne pourront être atteints sans renforcement de la collaboration entre toutes les parties prenantes, et en particulier entre les acteurs de la finance publique et de la finance privée. Actuellement, on estime à 42 milles milliards de Francs CFA les besoins de financements pour atteindre les ODD. Les financements publics ne suffiront pas pour combler un tel déficit. Sensibilisés à cet enjeu de taille, les différents experts issus de gouvernements, d’institutions de financement du développement et d’acteurs du secteur privé ont partagé des solutions concrètes qui ont permis d’illustrer comment les acteurs publics et privés peuvent réaliser beaucoup plus en travaillant conjointement, dans des domaines aussi divers que la lutte contre le changement climatique, la santé publique, l'inclusion financière ou encore l'agriculture.
La ministre des Solidarités et de la Lutte contre la Pauvreté de Côte d’Ivoire, Belmonde Dogo, a rappelé en ouverture de l’événement la nécessité d’adopter une approche inclusive de la finance à impact. « La réalisation des ODD nécessite le soutien constant des acteurs du secteur public et du secteur privé. A cet effet, pour mobiliser des capitaux et conduire une croissance inclusive et durable en Afrique, il faudra une synergie d’actions de toutes les parties prenantes afin de créer un cadre institutionnel pour la promotion de cette thématique. » a-t-elle proposé.
Cliff Prior, Directeur Général du Global Steering Group a quant à lui souligné le rôle essentiel des financeurs publics pour attirer des montants importants d'investissements privés. "Les institutions de financement du développement (IFD) et les banques publiques de développement (BPD) ont un rôle essentiel pour démontrer aux investisseurs privés le potentiel d’investissement des projets en faveur des ODD. Pour y parvenir, ils peuvent et doivent faire un meilleur usage des instruments qu’ils ont déjà à leur disposition pour atténuer les risques de ces investissements. » a-t-il confié. Les IFD et BPD sont pour la plupart majoritairement détenues par les Etats et bénéficient à ce titre de garanties publiques. Celles-ci sont un véritable levier pour attirer des investisseurs privés. Le déploiement de tels mécanismes de réduction des risques peut être déterminant pour attirer les investisseurs privés vers la finance à impact. Par exemple, plus de 24 mille milliards de Francs CFA pourraient être débloqués, si 10 % du capital des fonds de pension en Afrique était investi dans les ODD. Un nouveau rapport intitulé "Unlocking pension fund capital for small business finance"2 lancé lors de l'événement par Collaborative for Frontier Finance, en collaboration avec le GSG, explore les moyens de débloquer le capital des fonds de pension afin qu’ils jouent un rôle plus important dans le financement des PME, le cœur battant des économies en termes d'emplois, de PIB et de résilience globale. A ce titre, Paul-Harry Aithnard, Directeur général de Ecobank Côte d’Ivoire a expliqué que « un enjeu majeur pour développer les PME et les faire croître dans la durée est de les soutenir à deux niveaux : la digitalisation et le renforcement des capacités. Les partenariats avec d’autres acteurs sont essentiels pour délivrer des services de qualité dans ces deux domaines. »
Dr. James Mwangi directeur général d'Equity Group Holdings a pour sa part conclu que « la finance doit s’axer sur la demande plutôt que sur l’offre comme elle l’a été pendant si longtemps. Equity Bank s’est développée grâce à un partenariat solide avec les communautés. Il s’agit d’une relation symbiotique. Je veux maintenant lancer une invitation à collaborer et à soutenir 5 millions de PME sur le continent. »
Grâce aux experts du Burkina Faso, de la Côte d'Ivoire, du Ghana, du Nigeria, du Sénégal, de l'Afrique du Sud, de la Zambie ou encore de la France, du Royaume-Uni, du Japon et de l’Union Européenne qui ont partagé leurs travaux et leurs pistes d’actions, des engagements ont été pris et de nouvelles collaborations sont en cours. Le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire et le Sénégal, entre autres, se sont engagés à mettre en place un National Advisory Board (NAB) pour garantir que davantage de capitaux soient investis en faveur des ODD.
Cyprien K.