Après la Guinée et la Sierra Leone, respectivement, le 30 novembre 2021 et le 1er décembre 2021, la Côte d’Ivoire a signé le vendredi 21 octobre 2022, un contrat d’achat avec le Liberia. La signature de ce contrat a fait l’objet d’une cérémonie qui a eu lieu au 20ème étage de l’immeuble Sciam, avec comme signataires, CI-ENERGIES et la CIE pour la partie ivoirienne, et Liberia Electricity Corporation pour la partie libérienne. A travers ce contrat de fourniture d’énergie, il s’agit pour la Côte d’Ivoire de livrer au Libéria, une puissance de 25 MW, avec un enlèvement d’énergie de 17 GWh en 2022, 25 MW et 141 GWh en 2023, et enfin 50 MW et 424 GWh en 2024.
Cette fourniture d’énergie électrique se fera depuis la Côte d’Ivoire à l’ensemble des trois pays, à travers le réseau de transport TRANSCO CLSG, à partir du poste 225 kV de Man. Le ministre des Mines, du pétrole et de l’énergie de la Côte d’Ivoire, Mamadou Sangafowa-Coulibaly, a salué cet acte qui s’inscrit dans le cadre du projet d’interconnexion Côte d’Ivoire, Liberia, Sierra Leone, Guinée (CLSG). Avant de remercier la Banque mondiale, la Banque africaine de développement (BAD), la Banque européenne d’investissement (BEI), la KFW et les Etats membres, pour leur contribution au financement du projet CLSG, d’un coût total initial de 450 millions de dollars, soit 225 milliards FCFA.
Relevant en outre que la quête de l’accès à l’énergie pour nos différents pays, nécessite le développement de nos capacités de production et de transport mais également la construction de lignes d’interconnexion entre nos différents pays, Sangafowa-Coulibaly a expliqué que le projet CLSG s’inscrit dans le plan directeur du Système d’échanges d’énergie électrique ouest africain (EEEOA). « L’ambition du Gouvernement ivoirien, c’est de faire de la Côte d’Ivoire, le hub énergétique de la sous-région », a-t-il souligné. Ce qui explique l’augmentation de plus de 60% entre 2011 et 2022, de la capacité de production ivoirienne pour atteindre 2548 MW. Ce qui devrait doubler dans les prochaines années. Quant à la part des énergies renouvelables intégrant la grande hydroélectricité qui est d’environ 30%, elle devrait atteindre 45% en 2030, conformément aux engagements de la COP 21. Pour le ministre, le raccordement du Libéria au réseau à haute tension de la Côte d’Ivoire, à travers ce projet, va contribuer à accroitre considérablement la fourniture d’énergie électrique au Libéria qui se faisait en moyenne tension. « L’impact de ce projet est tangible et indéniable car il améliore les secteurs de l'éducation, de la santé, de l’industrie, de la sécurité et donc la qualité de vie des populations locales », s’est félicité Sangafowa-Coulibaly.
Le ministre Libérien de l’Energie, Gesler Murray, s’est réjoui de cette signature qui permettra de stabiliser le réseau de son pays en proie à des déficits majeurs. Ce contrat est un contrat de type Take or Pay (TOP), d’une durée de trois (3) ans renouvelables d’accord partie à partir de la 2ème année contractuelle.
JEAN PRISCA