Lors de la clôture de la Rencontre des entrepreneurs francophones (REF22), qui s’est tenue les 27 et 28 octobre 2022 à Sofitel hôtel Ivoire, couplée avec la 10e édition de la CGECI Academy, le forum économique annuel du patronat ivoirien, le Premier ministre Patrick Achi a salué l’idée de la création d’une banque publique d’investissement dans chaque espace francophone et d’une banque de développement de la francophonie économique, avec une offre diversifiée et un guichet unique.
Pour le chef du gouvernement ivoirien, une telle initiative vitale pour les économies nationales de l’espace francophone ne saurait se faire sans une participation massive des Etats, qui ont l’obligation d’accompagner les entreprises dans leur phase dans leur évolution. Il a appelé les entrepreneurs à développer le goût du risque, afin de saisir les opportunités qui ‘offrent à eux. Il les a également exhortés à développer parallèlement une « optimisme forcené de la volonté, en ayant à l’esprit que les crises sont passagères.
En évoquant la création projetée de banques de développement ou d’investissement dans l’espace francophone, Patrick Achi faisait allusion aux résolutions du double forum CGECI&REF22 formulées en 24 points. Celles-ci portent, entre autres, sur le renforcement de l’état de droit pour sécuriser les investissements et accroitre les performances des entreprises, l’affirmation d’une volonté politique forte pour le développement industriel, l’amélioration de la réactivité des États face aux crises, l’assouplissement de la règlementation des marchés bancaire et financier pour favoriser le financement des entreprises, l’accélération du projet de labellisation des entreprises locales, l’amélioration du schéma fiscal pour favoriser le développement et la compétitivité des entreprises, etc.
Quant à lui, le président de la CGECI, Jean-Marie Ackah a tiré deux principaux enseignements des deux jours de travaux et il les a partagés avec les collèges d’entrepreneurs réunis. Le premier à trait à la lourde responsabilité pour les entrepreneurs francophones de « faire émerger une vraie Francophonie des affaires. » Cela ne peut se faire que s’il arrive à inventer un modèle d’affaires singulier, qui les distingue par son caractère généreux. Le deuxième enseignement est que tous, entrepreneurs ivoiriens, africains, et francophones de tous les continents, sont condamnés à se mettre ensemble pour aller plus loin dans la Francophonie économique, avec au bout le développement accéléré, équitable et inclusif au bénéfice de tous les peuples.
Pour sa part, le président du MEDEF international et président de l’Alliance des patronats francophones (APF), Geoffroy Roux de Bézieurs, s’est félicité de la qualité de l’organisation et des travaux. « 6 mois après la création de l’Alliance, une étape est franchie. Notre chemin se façonne, des livrables concrets ont été produits.», at-t-il déclaré, promettant de jouer sa partition pour obtenir du gouvernement de son pays la mise en place d’un visa d’affaires francophone, pour assurer la mobilité intra francophone des gens d’affaires.
Le vice-président de l’APF, par ailleurs Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (UTICA), Samir Majoul, a interpellé sur l’importance de la création de la francophonie économique. Il a fait remarquer que l’espace francophone rassemble des territoires repartis sur tous les continents, avec des niveaux de développement très hétérogènes. 23 pays surtout africains figure parmi les 48 pays les moins avancés et le retour de la guerre impose de convenir de la nécessité de mettre en œuvre un agenda pour l’indépendance en matière d’énergie et d’assurer la sécurité alimentaire de l’espace. Cela passe des investissements massifs pour développement d’une agriculture durable et résiliente.
Le prochain sommet de la Francophonie se tiendra à Djerba, en Tunisie en novembre 2022 et l’édition 2023 de la REF à Montréal, au Canada, les 4,5 et 6 juin prochain.
E. A