De plus en plus, la gent féminine a décidé de s’engager dans les activités qui autrefois étaient destinées et exercées par les hommes. Le cas de la mécanique, des agents de sécurité, d’apprenti ‘’Gbaka’’ qui sont désormais pris d’assaut par les jeunes filles. Les cas de Zemba Irène, mécanicienne, Bandaman Aya, agente de sécurité et Koné Mawa, apprentie ‘’Gbaka’’.
Zemba Irène et la mécanique dans le sang
« Je peux dire que je suis née avec ce travail, puisque mon père même était mécanicien de motos. Il m’a initié au dépannage dès le bas âge », ces propos sont ceux de Zemba Irène, technicienne pneumatique à Kabalane. En effet, Zemba Irène, mécanicienne ne cachait pas sa volonté d’embrasser ce métier et l’exercer. « Je suis née à Méagui /Soubré, de nationalité burkinabè. Mon père en plus de m’avoir initié à la mécanique, m’a orientée vers la vulcanisation. De ce fait, après l’enseignement technique en 1999, u Burkina Faso où je me suis spécilisée en soudure, j’ai débuté dans la mécanique auto en 2002 à San Pedro à la société SAPH et en 2009, j’ai fait la rencontre d’un monsieur qui m’a fait entrer à Kabalane », se souvient-elle. Irène prétend avoir été sou- estimée par ces collègues dans la structure dans laquelle elle exerce. « Au départ, ils ont cru que je ne pouvais pas tenir dans ce travail. Ils m’ont même donné au plus deux mois. Mon amour pour le travail, ma volonté et ma disponibilité, ont, non seulement donné tort à mes collègues mais m’ont valu le respect et les encouragements de mes chefs hiérarchiques », a confié la mécanicienne Irène avant d’exhorter la gent féminine à embrasser le métier qui leur tient à cœur. « Il n’existe pas de métier fait typiquement pour les hommes, avec la volonté, l’amour et le courage, une femme peut s’donner aux métiers dits d’hommes », a lancé Irène à ses sœurs réticentes d’embrasser un métier. Zemba Irène a laissé entendre que sa priorité était son travail et que le mariage, les enfants allaient suivre si Dieu voulant.
Fière d’arborer la tenue d’agent de sécurité
Fière d’arborer la tenue d’agent de sécurité, Bandaman Aya ne cache pas son amour pour le métier quel exerce. En poste depuis pratiquement trois (3) années au trésor de la mairie, Bandaman Aya est une brave et dévouée femme qui accorde un intérêt particulier à son travail. Assise derrière un bureau, à l’entrée du trésor de la mairie, elle est en charge de l’enregistrement des individus, et d’indiquer le service où ils devraient se rendre, en fonction bien sûr de leur opération. « Ma mission consiste à prendre le nom et prénom, numéro de téléphone, de la carte d’identité, l’heure d’arrivée et de sortie de tous ceux qui entrent et sortent du Trésor. IL y a trop de personnes mal intentionnées », indique-t-elle. De la guérite, où elle s’y trouve, elle reste admirative aux actions menées par le Premier Magistrat de la commune, le Ministre François Albert Amichia, en faveur des populations. « Chaque fois, qu’il y a une cérémonie dans la cours de la mairie, de mon poste je vois tout. J’avoue que le Ministre François A. Amichia est un excellent maire. Treichville doit profiter encore de ce grand Monsieur. Je lui tire mon chapeau », dit-elle. Même si elle est parfois victime de raillerie, rien ne freine son abnégation et son dévouement au travail. « Certains, parfois se moquent de moi. Surtout, les jeunes qui refusent les instructions que je leur donne. Mais en réalité, ça ne me touche aucunement, vu que je sais ce que je veux », affirme-t-elle. Résidant à Gonzagueville, cette courageuse mère, en charge de cinq (5) enfants, dès 4 heures du matin quitte le quartier ‘’deux poteaux ’’, pour se rendre à son poste, dès 6 heures moins. Seule à s’occuper de ses rejetons, cette veuve n’a trouvé aucune alternative que d’exercer ce métier pour subvenir aux besoins de sa famille. « Dans la vie, il faut se battre pour avoir le pain quotidien. Cela fait des années que le père de mes enfants est décédé. C’est ce métier qui me permet de m’occuper de mes enfants. Raison pour laquelle, je ne joue pas avec mon travail. Chaque jour que Dieu fait, je m’évertue à être à la hauteur des responsabilités qui me sont confiées », précise-t-elle. Du lundi au jeudi et même les samedis et dimanches, l’agent de sécurité, Bandaman Aya ne rate aucun jour de service. Comme on a pour coutume de le dire, ‘‘dans la vie, il n’y a pas de sot métier’’. A l’approche de la Journée Internationale de la femme le 8 mars, elle exhorte ses sœurs à se prendre elles-mêmes en charge, par le travail. « Le seul conseil que je peux prodiguer à toutes les femmes, c’est d’exercer au moins un métier. IL ne faut pas être dépendant de quelqu’un. Quel que soit le domaine dans lequel l’on s’y trouve, il faut l’exercer avec amour », confie-t-elle.
Le métier d’apprenti ‘’Gbaka’’ très prisé par les jeunes filles
Un métier d’homme qui intéresse à plus d’un titre la gente féminine réside dans le secteur des transports. De nos jours, les femmes se lancent dans le métier d’apprenti gbaka communément appelé « balanceurs ». Koné Mawa a fini par devenir une championne sur la ligne Adjamé Treichville. Toujours dans des tenues d’hommes, elle continue de faire la fierté de ses ‘’patrons’’ qui vouent son courage.
Par Brigitte Bagnon