« La technologie peut aider les femmes et les filles à acquérir des compétences en informatique, à accéder à internet et à utiliser des applications technologiques pour améliorer leur vie professionnelle et personnelle. Toutefois, force est de noter que le fossé numérique est devenu le nouveau visage de l’inégalité entre les sexes », a déclaré la Représentante résidente d’ONU Femmes, Antonia Ngabala Sodonon.
Elle s'exprimait au cours d'un panel organisé par ONU Femmes Côte d’Ivoire et l’Ambassade d’Israël ce lundi 13 mars 2023 à Abidjan autour du thème « DigitALL : Innovation et technologie pour l’égalité des sexes ». Ce thème s’inspire du thème prioritaire de la 67e session de la Commission de la condition de la femme (CSW-67), intitulé «Innovation, changement technologique et éducation à l'ère numérique pour parvenir à l'égalité des sexes et à l'autonomisation des femmes et des filles ».
Selon les dernières données de l'Union Internationale des Télécommunications (UIT), 57% des femmes utilisent Internet dans le monde, contre 62% pour les hommes; seuls 30% des professionnels du secteur de la science et de la technologie sont des femmes.
Les tendances font apparaître une fracture numérique croissante entre les sexes, les jeunes filles et les femmes étant sous-représentées dans les domaines de la science, la technologie, l'ingénierie, les mathématiques et le design.
La Banque mondiale révèle que « parmi les étudiants en technologies de l'information et de la communication (TIC) au monde, 28 % sont des femmes et 72 % sont des hommes ». Pour la Représentante résidente d’ONU Femmes, cet écart entre les sexes dans le numérique a pour conséquence d'élargir les inégalités économiques et sociales présentes et futures.
''Cette fracture numérique représente un obstacle qui empêche les femmes d'être à l'origine des innovations ou d'avoir une incidence sur celles-ci.'', dit-elle.
L'étude de I'UNESCO de 2018 sur l'écart entre les sexes dans la science indique que dans le monde, seulement 28,4% des personnes engagées dans des carrières dans les STEM sont des femmes dont 30% en moyenne en Afrique subsaharienne.
Au regard de ces chiffres qui selon elle, ne sont pas représentatifs, elle soutient qu'investir dans l'accès des jeunes femmes aux TICs c'est investir dans la Côte d'Ivoire du futur.
À en croire madame Antonia Ngabala Sodonon, il est essentiel que les idées et les expériences des femmes interviennent également dans la conception et la mise en œuvre des innovations qui façonneront les sociétés de demain. ''L'innovation, le changement technologique et l'éducation peuvent être utilisés pour réduire l'écart de genre et promouvoir l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes et des filles. Cependant, pour que cela se produise, il est important que ces outils soient accessibles à toutes les femmes, et jeunes filles indépendamment de leur situation sociale et économique.'', a-t-elle conclu.
L'Ambassadeur d’Israël en Côte d’Ivoire, Rony Yedidia-Clein a pour sa part félicité le gouvernement ivoirien pour ses actions en faveur de l'éducation des jeunes filles. Elle a dit l'engagement de son pays à accompagner la Côte d'Ivoire dans son programme de l'Innovation, le changement technologique et l'éducation à l'ère numérique qui concourent à l'autonomisation des femmes et des filles. Elle a exhorté les jeunes filles à croire en leur potentialité et leur rêve. '' Croyez-en vous! Et n'abandonnez jamais, car c'est ainsi que vous allez relever les grands défis et accomplir de grandes choses'', a-t-elle lancé.
Cyprien K.