Abengourou- L’axe international Agnibilékrou-Takikro à la frontière ghanéenne est désormais revêtu de bitume après 63 ans d’attente à la grande satisfaction des populations a constaté l’AIP vendredi 17 mars 2023.
Cette route a une largeur de sept mètres en deux fois une voie, avec un accotement d’un mètre et demi de part et d’autre. Des techniciens sont encore sur le tracé, apportent « les dernières touches » au niveau des caniveaux aux abords de la voie.
La route historique longue de 35 km donne maintenant fière allure aux bourgades de Presso, de Demba, Attakro, de Tienkoikro, de Broffouédou et d’Ifo, des villages traversés par la route menant au dernier poste douanier ivoirien de Takikro, à l’Est.
Mademoiselle Akissi Bienvenue se réjouie de la transformation du paysage son village grâce au passage du goudron. « Cette route, c’était deux heures de calvaire pour rallier la ville d’Agnibilékrou surtout en temps de pluies avec la chute des gros camions », a rappelé Yao Mamadou un jeune couturier à Takikro. « Aujourd’hui, nous mettons facilement 45 à 50 minutes pour être à Agnibilékrou », a précisé le jeune couturier.
Les transporteurs ne cachent pas leur joie de retrouver le confort de circulation offerte par la route. « Fini les difficultés et les longues durées de voyage, c’est un gain pour nous et pour la population », reconnait Touré Moussa un chauffeur de camions de marchandises.
L’Image de cette route poussiéreuse jonchée de gros trous et impraticable en temps de pluie est désormais un souvenir. « Nous sommes très heureux il n’y a plus de poussière et donc moins de maladie quand les véhicules passent », s’est exprimé Kablan Yao Julien planteur à Presso premier village à neuf km en partance d’Agnibilékrou.
M. Abouo Norbert fait savoir que « maintenant quand nous descendons du véhicule à Agnibilékrou l’on ne distingue plus qui arrive du village ». Ce planteur du village d’Assuémankro à 5 km de Tienkoikro explique qu’avant « on arrivait à Agnibilékrou tout rouge, couvert de poussière. À chaque voyage, il nous fallait trouver un endroit pour se nettoyer et changer d’habits », a-t-il confié.
Le dédommagement des personnes impactées l’autre point de satisfaction
L’une des satisfactions des populations riveraines, c’est le dédommagement effectif des personnes affectées par le tracé de la route Agnibilékro-Takiro. « En matière de dédommagement personne ne peut se plaindre », a affirmé Dramé Amidou vice-président des jeunes de Takikro. Il témoigne que tous ceux qui ont eu leurs biens détruits ont été dédommagés. « Les propriétaires des maisons cassées et tous ceux qui ont eu les champs d’anacarde détruits, avons reçu quelque chose », a confirmé Kouamé Kassi du village de Ifo.
Une route à relance économique considérable
Cette route historique, jamais bitumée était l’une des voies privilégiées et enregistrait un flux important de trafic entre la Côte d’Ivoire et le Ghana. Entrée dans un état de dégradation avancé, l’axe a été abandonné par les camionneurs et les opérateurs économiques du Nord, du Centre et de l’Est ivoirien plus proche du poste douanier de Takikro
Avec le bitumage de la route et l’ouverture des frontières, le trafic connait déjà un accroissement. « La vie renait dans notre zone », a fait remarquer Salif Koné tenancier d’une boutique à Broffouédou. Koffi Adjara est de même avis. L’ancien élève qui a abandonné l’école pour le commerce se réjouit de la relance des activités économiques impulsées par le bitumage de la route internationale reliant Abengourou-Takikro à la frontière du Ghana.
Les opérateurs économiques notamment ceux du nord et centre sont contents de gagner du temps « nous ne faisons plus le grand détour pour aller passer par Abidjan et Noé vu que le Ghana est proche de nous ici en passant par Takikro.
Takikro le deuxième poste douanier pourvoyeur de l’État en matière de recettes après celui de Noé, commence à connaitre un regain d’activité avec le retour des camions de marchandises. Sur son site qui ne dispose pas encore d’un terrassement en béton, les agents des douanes peinent à disposer les gros-porteurs surtout en temps de pluie pour le contrôle. « Nous sommes parfois obligés d’occuper une partie de la voie bitumée qui traverse l’enceinte du bureau de poste de Takikro vers le Ghana », a fait constater Siaké Koné un chauffeur de gros-camion.
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