Les acteurs de la lutte contre le VIH/Sida et la tuberculose se concertent pour une réponse nationale aux obstacles liés aux droits humains des personnes infectées.
Dans cette perspective, une consultation mutisectorielle nationale sur les droits de l’Homme, le VIH et la tuberculose se tient du mardi 28 au jeudi 31 mars 2023 à Abidjan.
Ce forum a pour objectif de permettre aux parties prenantes d’identifier et de s’accorder sur les éléments principaux d’une réponse globale aux obstacles persistants liés aux droits humains qui entravent l’accès aux services VIH et de tuberculose.
« Les décisions concertées et intégrées qui sortiront de cet atelier permettront de diminuer la stigmatisation, la discrimination, et mettre ainsi l’Homme au cœur de toutes nos actions. L’Etat a déjà pris ses responsabilités dans ce sens. Il y a eu des lois qui ont été adoptées précédemment en 2014 et en 2019, sur l’égalité des droits des personnes, quel que soit leur statut, surtout en matière de soins », a expliqué Bernard Kouassi, le directeur de cabinet du ministère de la Justice et des droits de l’Homme qui a le lead de cette activité.
Pour lui, il va falloir bien expliquer cette loi qui permettra de faire baisser drastiquement le taux de ces deux pathologies d’ici 2030.
Selon le directeur pays de l’Onusida en Côte d’Ivoire, Henk Van Renterghem, cette initiative cherche à accroître la coordination, la collaboration et la planification avec les communautés, les gouvernements et les partenaires nationaux. « Rappelons qu’une prise en charge complète le cadre médical, communautaire et particulièrement légal », a-t-il affirmé.
Il a aussi soutenu que cette réunion permettra d’identifier les actions prioritaires qui feront lever les obstacles de stigmatisation, de discrimination et valider ainsi le plan quinquennal qui permettra de booster la lutte contre le VIH/Sida et la tuberculose. Également, il préconise que le gouvernement prenne véritablement le lead et le financement de ces programmes.
La représentante de la directrice exécutive de l’Ong Alliance CI, Dr Assémian, a révélé qu’en temps que partenaire/récipiendaire principal de mise en oeuvre du Fonds mondial, sa structure fait déjà beaucoup en soutenant la communauté par diverses activités communautaires, sans oublier l’accent mis sur les droits des populations clés par des assistances juridiques, sur les violences basées sur le genre, l’appui aux centres sociaux, la mise en place d’activités génératrices de revenus pour les personnes infectées ou affectées, etc. « Nous prenons à coeur l’effectivité des décisions qui sortiront de cette concertation multisectorielle », a-t-elle ajouté.
« Les acteurs doivent s’accorder pour une réponse globale par de bonnes stratégies qui vont lever les barrières et proposer des actions pour une meilleure prise en charge des personnes infectées ou affectées par le VIH et/ou la tuberculose. Un accent particulier doit être mis sur les populations clés, à savoir, les populations carcérales, les personnes en situation de handicap, les professionnels du sexe, les personnes ayant des rapports sexuels avec les hommes, les usagers de drogue… », a plaidé la représentante du Réseau des organisations de populations-clés de Côte d’Ivoire (ROPCI), Line Régina.
Au terme de cet atelier, le plan quinquennal sera mis à jour et validé, les parties prenantes établiront des liens et des collaborations en synergie seront créées entre les programmes afin d’éviter des doublons; les actions prioritaires pour booster la réponse nationale seront identifiées; le niveau et la qualité de la contribution des observatoires nationaux sur les droits humains seront connus; etc.
Ce forum constitué de panels, de présentations d’études et de témoignages de populations clés, bénéficie de l’appui technique et financier du ministère de la Justice et des Droits de l’Homme, du ministère de la Santé, du PEPFAR, de l’Onusida, d’Alliance-Côte d’Ivoire et du Fonds mondial.
(AIP)