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Société Publié le vendredi 7 avril 2023 | Top news Africa

Paquinou 2023 : les gares routières en effervescence, Abidjan se vide

© Top news Africa Par DR
Covid-19: reprise timide du transport interurbain à Abidjan après plus de 3 mois d`interruption

Abidjan, Côte d’Ivoire A quarante-huit heures de la célébration de la fête de Pâques, c’est la ruée vers les gares routières.

Beaucoup d'Ivoiriens, notamment, de la communauté Baoulé (peuple du centre), mettent à profit cette fête chrétienne pour retrouver leurs villages respectifs afin de donner un caractère festif et réjouissant à la fête de Pâques devenue Paquinou.


En pays Baoulé, c'est une tradition depuis la nuit des temps. La fête de Pâques revêt un caractère culturel pour ce peuple du centre ivoirien. Et aucun ressortissant de cette partie du pays ne veut rater la pâque au village.


D’Abidjan, la capitale économique du pays et des zones forestières (de l’ouest) où il y a une forte concentration de ces populations (baoulé), c’est par milliers qu’elles convergent vers le V Baoulé, leur région d’origine.


Le peuple baoulé fait de la fête de Pâques un moment de retrouvailles pour réfléchir sur les actions de développement de leur village et de réjouissances. 


‘’Paquinou pour le peuple baoulé est une occasion de retrouvailles, de réjouissances, d’élaboration des projets de développement de leur village’’, explique à Top News Africa, Kouassi Kouamé Paul, professeur de Lycées à Bonoua, qui venait de prendre son ticket à la gare UTB Yopougon pour Toumodi où il ralliera son village Kpouèbo.


Ce vendredi 7 avril 2023, cette gare grouille de monde. Difficile de se frayer un chemin pour se procurer un ticket de transport. ‘’Depuis 5h du matin, je suis arrivée avec mes deux enfants. Nous attendons de prendre nos tickets pour Bouaké. Voyez ces files, nous sommes fatiguées’’, se lamente dame Ahou Jeannette qui ne désespère pas pour autant. ‘’Quel que soit l’heure de départ, je dois arriver au village ce soir’’, se rassure-t-elle.


La tension est palpable sur les visages des passagers qui n’ont pas encore eu leur ticket de transport. Pendant ce temps, les voyageurs affluent. Pour ceux qui ont pu avoir ce sésame, ce n’est pas la délivrance pour autant. Car, l’heure de départ marquée sur le ticket n’est pas respectée. Il faut attendre longtemps pour voir pointer un car. La fatigue et la nervosité gagnent du terrain. Les bousculades se multiplient. 


Comme Mme Ahou, beaucoup de passagers se bousculent pour acheter le titre de transport dans un tohu-bohu indescriptible. Les pickpockets s’en donnent à cœur joie dans cette mêlée. Le jeune Yao Mathurin, en année de BTS est victime de ces voleurs à la tire.


‘’Au moment où je me suis présenté au guichet pour acheter mon ticket, je constate que mon portefeuille rangé dans une des poches de mon pantalon n’y est plus. Quelques minutes plus tôt, j’avais senti un mouvement de foule dans mon dos mais je n’y ai vraiment pas prêté attention’’, raconte-t-il, en sanglots. Pour lui, Paquinou ce sera à Yopougon et non à Attiégouakro son village dans le département de Yamoussoukro.


A la gare routière AVS, toujours à Yopougon, à l’ouest de la capitale économique ivoirienne, le décor est identique. La demande est forte. Les guichets sont pris d’assaut par les passagers. ‘’Ce n’est pas facile ce matin. Si je savais, je serais venu jeudi comme certains pour prendre mon ticket’’, regrette Kouamé Pierre, en partance pour Tiébissou, mais à la queue d’une file qui s’étend sur près de 400 mètres.


Les compagnies de transport, elles, se frottent les mains. ‘’Hier, jeudi, nous avons eu 21 départs à destination de Bouaké, Tiébissou, Yamoussoukro… dans le V Baoulé. Ce vendredi, nous sommes au 9è départ à 10h’’, fait observer Diaby Mamadou, l’un des bagagistes de la gare qui souligne, cependant, la pénurie des cars. 


‘’Nous entendons solliciter d’autres compagnies pour un renfort pour satisfaire les passagers qui ont hâte de regagner leurs villages’’, propose le chef de gare qui ne crache pas sur cette petite ‘’traite’’.


A l’évidence, d’ici à dimanche, la capitale économique risque de ressembler à un désert. Toutefois, des espaces aménagés comme la mythique place CP1 à Yopougon servira de cadre à ceux qui sont restés pour célébrer Paquinou. Pour le Festival de Braisés d’Abidjan (FBA), spécial Paquinou.


HS/ls/Top News Africa

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