Gagnoa (AIP)- Des experts formateurs du Conseil café cacao et de l’Agence nationale d’appui au développement rural (ANADER) de Gagnoa ont sensibilisé, mardi 13 juin 2023, les producteurs, la chefferie et l'administration de la région du Gôh sur la norme ARS1000 rendant obligatoire les bonnes pratiques de l’agroforesterie dans le domaine de la cacao culture.
« L’agroforesterie n’est plus une option, c’est une obligation », a déclaré la Chef de zone ANADER Gagnoa, Mme Kouamé Souné Goulou, expliquant que depuis la signature du décret du 08 juin 2022, qui réglemente la mise en œuvre de la norme africaine de la série ARS 1000 pour le cacao durable, la parcelle de cacao culture doit avoir entre 25 et 40 arbres par ha, afin d’assurer une production durable du cacao et lutter contre la déforestation et le changement climatique.
Mme Kouamé a indiqué que dans peu de temps , si un producteur ne plante pas d’arbres dans sa parcelle de cacao, il court le risque de ne pas voir son cacao acheté. Pour éviter cette situation « désagréable », l’agroforesterie est devenue « impérative » pour tous les acteurs de la cacao culture. Il faut donc amener les producteurs à épouser les décrets et décisions de l’Etat de Côte d’ivoire, qui va dans le sens de la certification nationale, a-t-elle confié.
Toutefois, elle a déploré le blocage de l'activité de l'agroforesterie lancée en 2020 du fait de la méconnaissance des lois qui régissent la propriété de l’arbre. Avant d'indiquer que depuis 2023, le Conseil café cacao a déployé une autre approche qui associe tous les acteurs impliqués dans la mise en œuvre de l’agroforesterie que sont des acteurs techniques (ANADER), l’administration et les eaux et forêts.
« La pratique de l’agroforesterie permet d’assurer une production durable du cacao », a insisté le délégué régional Ouassa Koné, qui a indiqué que la norme ARS 1000 a été développée pour garantir un cadre permettant la production de fèves de cacao durable, fondé sur le principe de l’amélioration continue.
Toutes les plantations de cacao en Côte d’Ivoire doivent être transformées en systèmes agroforestiers, a recommandé M. Ouassa. Selon lui, ces systèmes doivent respecter les spécifications techniques décrites dans le guide d’opérationnalité de la norme, à savoir la préservation ou planting d’arbres compatibles avec le cacaoyer dans la plantation, la diversité des espèces, avec un minimum de trois espèces, dont au moins une espèce de "strate 3, tirées de la liste approuvée des arbres compatibles au cacaoyer.
L’ANADER est chargée d’exécuter la phase technique de mise en place de l’activité agroforesterie auprès des producteurs, et cela avec l’appui du Conseil café cacao, qui met à sa disposition, des plants d’arbres, qu’elle distribue sur le terrain auprès des producteurs, pour pouvoir les planter dans les champs.
L’ANADER contribue aussi à la protection de la parcelle, apprend-t-on. La couverture forestière de la Côte d’Ivoire s’est considérablement dégradée depuis 1990, passant de 7,9 millions d’hectares, à 2,9 millions d’hectares en 2021, soit 2,9%. En 1900, la couverture forestière de la superficie totale de la Côte d’Ivoire était de 50%, rappelle-t-on.
(AIP)
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