Après l’Assemblée nationale le lundi 26 juin 2023, le Ministre du Budget et du Portefeuille de l’Etat, Moussa Sanogo était devant la commission des affaires économiques et financières (CAEF) du Sénat, ce lundi 3 juillet 2023, à la Fondation FHB à Yamoussoukro, pour le débat d’orientation budgétaire, qui constitue la première étape de la procédure budgétaire.
S’appuyant sur le Document de programmation budgétaire et économique pluriannuelle (DPBEF) 2024-2026, qui définit les orientations budgétaires et économiques pour les trois années à venir, il a présenté des perspectives économiques et financières rassurantes sur la période 2024-2026.
Le projet de budget de l’Etat pour l’année 2024 devrait enregistrer une hausse de 20,9% par rapport à 2023, pour s’établir à 14.088,5 milliards Fcfa. Il devrait atteindre 15.301,5 milliards Fcfa en 2025 et 16.627,5 milliards Fcfa en 2026, porté par les ressources fiscales prévues à 6121,4 milliards Fcfa en 2024, à 6784,3 milliards Fcfa en 2025 et à 7718 milliards Fcfa en 2026. Les recettes non fiscales sont attendues à 122,3 milliards Fcfa en 2024, à 132,1 milliards Fcfa en 2025 et à 114,3 milliards Fcfa en 2026. Cette programmation budgétaire s’appuie sur une prévision de croissance du PIB de 7,1% en moyenne annuelle sur la période 2024-2026, une chute de l’inflation à 2,4% sur la période (en dessous de la norme communautaire de 3% maximum) contre un taux de 4,2% en 2021, de 5,2% en 2022 et de 3,7% en 2023.
Les opérations financières de l'Etat afficheraient de bonnes perspectives sur la période 2024-2026, avec une amélioration du déficit budgétaire qui passerait de 4,1% du PIB en 2024 à 3,0% du PIB en 2025 et 2026, respectant ainsi la norme communautaire de 3%. Le taux de pression fiscale quant à lui passerait de 14,1% en 2024 à 14,7% en 2025 puis à 15,1% en 2026 ; et le niveau d'endettement resterait soutenable, passant de 60,8% en 2024 à 59,5% en 2026, toujours en dessous du seuil communautaire de 70%. « Au regard de l’ensemble des simulations réalisées et par nos services et par le Fonds monétaire international (FMI), le risque de surendettement de la Côte d’Ivoire demeure modéré. Ce n’est pas tant le volume de la dette qui est important mais les conditions dans lesquelles vous vous endettez et l’appréciation de la soutenabilité de cette dette », a assuré le ministre Moussa Sanogo.
Interpellé sur la variation relativement importante du budget de l’Etat pour l’année 2024 comparé à celui de 2023, il a rappelé que la Côte d’Ivoire a conclu un nouveau programme économique et financier avec le Fonds monétaire international (FMI). Le Fonds accompagne la Côte d’Ivoire à hauteur de 4 fois sa quote-part au sein de l’institution. Ce qui permet au pays de disposer d’un niveau de ressources plus important pour financer son développement, tout en créant les conditions pour avoir des mobilisations intérieures de ressources beaucoup plus importantes.
Cette session annuelle qui permet au Parlement d’intervenir en amont pour mieux contribuer à la définition du cadrage macro-économique et budgétaire, depuis le basculement de la gestion des budgétaire en mode budget-programmes en 2020, a tenu toutes ses promesses. A la fin des travaux, le ministre du Budget a salué la qualité des échanges, au cours desquels il a pu recueillir les préoccupations des sénateurs qui avaient besoin de comprendre que la trajectoire de l’économie nationale est en phase avec les objectifs de développement du pays. Un exercice auquel le ministre s’est adonné en apportant des éclairages sur des questions relatives au développement de l’agriculture, à l’accès à l’eau potable, etc. Des propositions ont été également faites par les sénateurs, pour plus d’efficacité dans les domaines de la santé, du logement, de l’éducation ou de la gestion des collectivités territoriales.
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