Dame Aminata, la soixante passée, 'travaille' dans une usine de fabrique d'objets et équipements en plastique sise à la Zone industrielle de Vridi. Après une rude journée de travail, qui lui rapporte 1200 F, elle rentre chez elle au petit matin du 30 juin dernier. Exténuée, et tenaillée par la faim, elle décide de se faire cuire un repas. Mal lui en pris. Vaincue peu après par un profond sommeil, elle n'a pas la force nécessaire pour surveiller la cuisson sur sa bonbonne de gaz. Quelques heures plus tard, c'est une explosion qui souffle sa barraque et les 70 autres qui servent d'habitations de fortune. La mort de l'infortunée Aminata est constatée sur le coup, de nombreux dégâts aussi, malgré les secours. C'est la consternation dans ce petit bidonville jouxtant Vridi-CIE et surplombé par les hautes tensions.
Ce samedi 8 juillet 2923, Justin Katinan Koné, s'est rendu sur les lieux du drame, les mains chargées d'une tonne de riz, d'autant de cartons de pates alimentaires, de savon, et d'une forte somme d'argent.
En plus de son geste de compassion, M. Katinan s'est voulu très critique face au sort de ces sinistrés de Vridi-CIE. "La politique qui ne sert pas l'homme est une mauvaise politique. On peut toujours construire des ponts. [ ...], mais ce qui intéresse la personne en tant qu'humain, c'est où est ma place dans ce que tu fais?" . [....] Quiconque fait de la politique en Côte d'Ivoire ne peut pas être heureux d'un tel événement, ne peut pas être heureux du spectacle qu'on voit à Gonzagueville, à Jean-Folly, à Adjouffou...[...]. Ce n'est pas de gaieté de coeur que quelqu'un vient vivre sous les hautes tensions. [...]. Elle s'appelait Aminata, et les Aminata de chez moi, il y en a plein comme ça, qui vivent dans les inondations, qui brûlent dans leurs maison, sur qui s'écroulent les maisons. Ce sont mes parents, ceux pour qui les gens ont dit qu'ils se sont battus pour qu'ils soient heureux", a fustigé M. Katinan Koné qui a invité ses hôtes du jour, à voir dans son action, non "pas un don de campagne" mais plutôt, "un 'Yako' de la part du Président Laurent Gbagbo", qui pleure avec eux.
V. G