C’est l’une des affaires des plus rocambolesques qui secouent en ce moment l’Administration ivoirienne dans tout son ensemble. Les enquêtes, selon la police, se poursuivent, et des individus présentés comme des trafiquants de timbres ont été arrêtés par les éléments de l’Unité de lutte contre la criminalité transfrontalière de la Police nationale. Pendant que l’affaire fait grand bruit, elle suscite beaucoup d’interrogations auxquelles les ministères mis en cause se doivent de répondre.
A quelle date exacte lesdits imprimés ont-ils été volés ? Quel est le chiffre exact des imprimés soutirés des services du ministère de la Justice ? Et partant, quel est le nombre de faux documents d’identité qui ont été confectionnés avec ces imprimés volés ? Les casiers judiciaires, les certificats de nationalité volés constituent des documents de base nécessaires pour l’élaboration de cartes nationales d’identité et voir du passeport. Si donc, des faussaires et trafiquants de documents administratifs ont pu, avec ces documents volés, établir des faux passeports, ils peuvent bien aussi établir des fausses cartes nationales d’identité qui pourraient servir à se faire enrôler et figurer sur le listing électoral.
Il faut que les ministères concernés, après plus de deux semaines que le pot aux roses a été découvert, répondent avec précision aux interrogations sur le nombre exact de pièces confectionnées à partir de ces documents volés. Le garde des Sceaux, ministre de la Justice, dans un communiqué en date du mois de juillet dernier 2023, a reconnu la disparition d’imprimés dans ses locaux, sans précision aucune sur les dates auxquelles lesdits documents ont été dérobés. Il s’agit d’imprimés de certificats de nationalité et de casiers judiciaires.
L’affaire « nationalités distribuées comme du petit pain » à de nombreux non nationaux, des passeports et bien entendu des cartes d’identité qui se retrouvent avec des individus jusqu’au bout du monde mérite plus d’éclairage de nos autorités. Curieusement, jusqu’à présent, mis à part les petits larbins qui ont été mis aux arrêts, il faut poursuivre les enquêtes pour démasquer les complices et les commanditaires qui sont tapis dans l’Administration ivoirienne.
JP