Face à la concurrence agressive des puissants exportateurs asiatiques et aux difficultés d’accès au financement bancaire que rencontrent les transformateurs ivoiriens de noix de cajou, le gouvernement a courageusement mis en place en 2022 un ambitieux programme d’approvisionnement pour soutenir ces acteurs locaux.
A travers ce
programme, les transformateurs ivoiriens doivent recevoir en début de campagne 20% de leur besoin en noix brute de la part du conseil du coton et de l’anacarde (Cca).
Par le nantissement de ce premier stock de noix brutes reçu du Cca en début de campagne, les transformateurs procèdent eux-mêmes à l’achat de leur besoin restant.
Malheureusement en 2022 et en 2023, les livraisons tardives en fin de campagne de ce stock d’amorçage par le Cca, n’ont pas permis aux transformateurs de couvrir le reste de leur besoin, les contraignant à fonctionner en sous activité, à seulement 20% de leur capacité.
Cette livraison tardive en fin de campagne a donc généré des pertes considérables pour les transformateurs ivoiriens.
Pour l’année 2024, bien que la campagne cajou a débuté en février, ce n’est qu’à la mi-mars, que les premières livraisons du Cca ont commencé, à un rythme très lent, pour seulement cinq transformateurs sur un total de quatorze transformateurs nationaux.
De ce fait les transformateurs ivoiriens craignent de voir leurs usines tourner en sous-activité à l’instar des deux campagnes précédentes.
Contactés, certains fournisseurs du Cca indiquent que le principal frein aux livraisons réside dans les longs délais de paiement par le Cca, bien après les dates de livraison.
Un fournisseur de Bondoukou explique « quand je livre aux exportateurs et transformateurs privés, je suis payé le même jour alors que pour les livraisons au Cca, je dois attendre plusieurs semaines ou plusieurs mois
avant d’être payé. ».
Joint par téléphone, un membre du Cca, a expliqué que le ministère du commerce et de l’industrie, et les transformateurs nationaux travaillent de concert afin que ce problème soit urgemment solutionné.
La campagne de cajou est très courte et s’étend chaque année seulement sur cinq mois, de février à juin.
Les transformateurs disposent donc de très peu de temps pour s’approvisionner pour la totalité de leurs besoins annuels, la qualité des noix de cajou se détériorant très rapidement dès la fin du mois de mai.
Y.C.