Une centaine d’auditeurs venus de 12 pays d’Afrique participe du lundi 27 mai au samedi 1er juin, au Centre international pour le développement du Droit-Université des Lagunes Abidjan, à une formation en droit international dont le thème est : « Droits de l’Homme et la lutte contre les nouvelles formes de criminalité ».
Cette session de renforcement de capacités est ouverte aux magistrats, commissaires de police, avocats, membres du corps préfectoral, Forces de défense et de sécurité et militants des droits de l’homme.
Organisée par la Fondation Friedrich Naumann Abidjan, en collaboration avec le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) de Côte d’Ivoire et la Fondation René Cassin (Institut International des droits de l’Homme) de France, cette initiative s’inscrit dans le cadre de la 8è session internationale de formation en droit international des Droits de l’Homme délocalisée de Strasbourg (Allemagne) à Abidjan.
Alexandra Von Schumann-Heldt, Directrice Afrique de l’Ouest de la fondation politique libérale Allemande, représentante pour la Côte d’Ivoire, a déclaré que la session internationale de formation à Abidjan répond à un besoin urgent de s'attaquer aux nouvelles formes de criminalité qui menacent la stabilité et le développement de l'Afrique et la Côte d'Ivoire.
« Ces formes de criminalité incluent les crimes économiques, la criminalité environnementale, et la criminalité organisée, qui posent des défis majeurs à la région », a-t-elle expliqué.
A travers cette initiative, la Fondation Friedrich Naumann et ses partenaires entendent souligner l'importance d'une collaboration régionale et internationale pour adresser efficacement ces enjeux transnationaux.
Alexandra Schumann-Heldt a indiqué qu’en formant des experts, cette session contribuera de manière significative à la sécurité et au développement durable de l'Afrique et la Côte d'Ivoire.
Par ailleurs, placée sous son parrainage, cette 8è session internationale de formation en droit international des Droits de l’Homme a donné l’opportunité à Epiphane Zoro Bi Ballo, président de la Haute Autorité pour la Bonne Gouvernance (HABG), de présenter la leçon inaugurale : « Droits de l’Homme et la lutte contre les nouvelles formes de criminalité ».
Se prononçant sur les dynamiques et impacts sur les droits de l'homme ainsi que les moyens de lutter contre ce fléau, Epiphane Zoro, Alumni des Fondations Friedrich Naumann et Réné Cassin, a révélé qu’après que le trafic illicite de drogues et le terrorisme ont constitué les problèmes majeurs de ces deux dernières décennies, de nouvelles formes d’activités criminelles sont apparues.
Il s’agit de la cybercriminalité, l’exploitation sexuelle des enfants, les crimes contre l’environnement et les trafics de propriétés culturelles aux côtés de la piraterie, une ancienne forme de crime qui refait surface.
« En Côte d'Ivoire, comme dans de nombreux pays d'Afrique de l'Ouest, les groupes criminels exploitent les faiblesses des institutions, la pauvreté et les inégalités pour étendre leur influence et leurs activités illégales. Ses effets dévastateurs touchent à la fois la sécurité et les droits des personnes que le développement économique des Etats », a-t-il fait savoir.
En outre, le président de la Haute Autorité pour la Bonne Gouvernance s’est dit rassuré par le fait qu’en 2023, l’Afrique de l’ouest ait dépassé l’Afrique australe en tant que région au score de résilience le plus élevé du continent. « Ce qui démontre le niveau d’implication des autorités des États d’Afrique de l’ouest pour lutter contre la criminalité organisée », a-t-il affirmé.
Face à l’aspect transfrontalier de ce phénomène, l’orateur nous propose comme solution : une coopération internationale étroite.
Sur ce point, selon lui, la Côte d'Ivoire a poursuivi et entretenu une série de partenariats internationaux, en ratifiant de nombreux instruments internationaux, notamment le Statut de Rome de la Cour pénale internationale.
Il a révélé que le pays a participé à des opérations conjointes avec des organisations internationales telles que la traite des personnes et le trafic d’êtres humains. Il a cité également l’adoption de plusieurs instruments juridiques dans la lutte contre la cybercriminalité, la corruption et les infractions assimilées, le terrorisme et le blanchiment de capitaux ainsi que le trafic et l'usage illicites des stupéfiants, des substances psychotropes et vénéneuses. Sans oublier la création de l’Unité de Lutte contre la Criminalité Transnationale en novembre 2023.
« La criminalité organisée représente une menace sérieuse aux droits de l'homme. La lutte contre la criminalité organisée est donc indispensable pour la protection des droits de l'homme à l'échelle mondiale. Cette lutte implique des défis complexes qui exigent une action concertée à tous les niveaux. Cela fait appel à la prévention, la répression, au renforcement des institutions et à la sensibilisation et formation des parties prenantes », a-t-il conclu.
Il convient de souligner que, sous la présidence du Ministère de la Justice et des Droits de l’Homme, la cérémonie d’ouverture de cette 8è session internationale de formation en droit international des Droits de l’Homme délocalisée à Abidjan a mobilisé plusieurs partenaires d’appui dont le Centre International pour le Développement du Droit/ Université des Lagunes, le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), les Ambassades d’Allemagne et de France en Côte d’Ivoire.
Il faut savoir que cette formation, animée par 12 experts internationaux, comprend 12 thématiques que sont : Système africain de protection des droits de l’homme ; La lutte contre les nouvelles formes de criminalité économique, protection de l’enfance ; Système international de protection des droits de l’homme ; Criminalités transfrontalières, lutte contre la traite des êtres humains ; Cybercriminalité, etc…
Elle rime aussi avec 12 pays représentés : Côte d’Ivoire, Burkina Faso, Cameroun, Congo Brazzaville, République Démocratique du Congo, Guinée, Mali, Niger, Centrafrique, Sénégal, Soudan du Sud, Tchad.
Ct