Abidjan- Au total, 402 000 ménages bénéficient de transferts monétaires et de mesures d'accompagnement de l'État de 2017 à 2024, relève une étude de l’École nationale supérieure de statistique et d’économie appliquée d’Abidjan (ENSEA) présenté par le coordonnateur du projet filets sociaux productifs, Koné Kipeya.
A l’initiative du ministère de la Cohésion nationale, de la Solidarité et de la Lutte contre la pauvreté, l’atelier de restitution des résultats d’évaluations d’impact des transferts monétaires et des effets des mesures d’inclusion économique des résultats s’est tenue, lundi 01er juillet 2024 à Abidjan-Cocody.
Selon l’étude, de 2017 à 2024, 402 000 ménages ont bénéficié de transferts monétaires et de mesures d’accompagnement de l’État. En 2024, 175 000 ménages ont été pris en charge sous le financement de la Banque mondiale dans 14 régions, tandis que 30.000 autres ménages bénéficiaires sont ciblés et en attente de prise en charge dans 17 autres régions. Au total, 205 000 ménages sont actifs.
L'étude de l’ENSEA indique que la performance du ciblage en Côte d'Ivoire dépasse la moyenne subsaharienne, avec 13% des transferts d’aide sociale revenant au quintile inférieur. Ce chiffre place le pays au même niveau que des nations dotées de programmes d’aide sociale bien ciblés tels que le Panama, la République slovaque et l’Uruguay.
Au total, 130 milliards de FCFA ont été distribués, dont 121,5 milliards de FCFA pour les allocations trimestrielles et 8,5 milliards de FCFA en subventions de sortie (72 000 FCFA par ménage sortant). Le projet a réussi à livrer 94% de ses paiements numériques à temps, dépassant l’objectif de 90%. Il s'agit du premier système de paiement numérique de ce genre pour un programme national en Afrique de l’Ouest.
Le ratio coûts/transferts monétaires est resté relativement stable entre 2017 et 2022. Il a diminué en 2022, grâce à une réduction par trois des frais de transaction individuelle, résultat de la compétitivité des services financiers mobiles sur le marché ivoirien. Cette baisse a permis au programme d’économiser environ 306 653 000 FCFA.
« Bien que le montant des transferts soit faible comparé à certains pays, il a permis une plus grande couverture tout en obtenant des résultats positifs en termes d’autosuffisance économique et d’amélioration du capital humain. Le montant reflète l'objectif du programme de mettre les ménages sur une voie viable vers l’autosuffisance économique plutôt que de fournir une intervention directe de réduction de la pauvreté », précise l’étude.
Il ressort également que de 2019 à 2024, 3036 associations de valorisation de l’épargne communautaire (AVEC) ont été mises en place et accompagnées, impliquant 69 100 bénéficiaires. Ces associations ont mobilisé 2,518 milliards de FCFA en épargne, octroyé 903,9 millions de crédits et généré 100 millions d’intérêts. Les effets positifs sur la solidarité communautaire et les relations sociales sont également notables.
La ministre de la Cohésion nationale, de la Solidarité et de la Lutte contre la Pauvreté, Myss Belmonde Dogo a présidé cet atelier de restitution.
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