Abidjan (AIP) - Le président du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD), Akinwumi Adesina, a déclaré vendredi 12 juillet 2024 à Abuja, que la décision du gouvernement nigérian d’autoriser l’importation massive de denrées alimentaires risque de détruire l’agriculture du pays.
Cette déclaration intervient après l’annonce du ministre nigérian de l’Agriculture, Abubakar Kyari. le 10 juillet, selon laquelle le gouvernement fédéral suspendrait les droits, tarifs et taxes sur l’importation de maïs, de riz brun décortiqué, de blé et de niébé aux frontières terrestres et maritimes du pays, pour une durée de 150 jours.
« La politique récemment annoncée par le Nigéria d’ouvrir ses frontières à des importations massives de denrées alimentaires, juste pour lutter à court terme contre les hausses des prix des denrées alimentaires, est déprimante », a souligné M. Adesina, lors d’une réunion des primats africains de l’Église anglicane à Abuja.
Il a averti que cette politique pourrait compromettre tous les efforts et les investissements privés réalisés dans le secteur agricole du Nigéria.
« Le Nigéria ne peut pas compter sur l’importation de denrées alimentaires pour stabiliser les prix. Le Nigéria devrait produire davantage de denrées alimentaires pour stabiliser les prix, tout en créant des emplois et en réduisant les dépenses en devises, ce qui contribuera à stabiliser davantage le Naira » , a poursuivi le président de la BAD.
« Le Nigéria ne peut pas importer pour sortir de l’insécurité alimentaire. Le Nigéria ne doit pas devenir une nation dépendante des importations alimentaires », a-t-il insisté.
La réunion portait sur le thème "Sécurité alimentaire et viabilité financière en Afrique : le rôle de l’Église", rapporte APO Group dans une note d'information transmise à l'AIP, lundi 15 juillet.
(AIP)
cmas