Abidjan (AIP) - Cette année et l'année prochaine, la croissance économique mondiale devrait être inférieure de près d'un demi-point de pourcentage à la moyenne enregistrée au cours des cinq années qui ont précédé la pandémie de COVID-19, rapporte un communiqué de la Banque mondiale transmis à l'AIP, dimanche 14 juillet 2024.
Pourtant, en 2024-2025 les prix moyens des produits de base devraient rester près de 40 % au-dessus des niveaux de 2015-2019, poursuit la note.
Les prix de l'énergie et des denrées alimentaires, par exemple, devraient baisser, mais rester supérieurs d'environ 40 % et 30 % respectivement à leurs moyennes de 2015-2019. Les prix des métaux de base devraient augmenter légèrement cette année et l'année prochaine, pour atteindre une moyenne d'environ 40 % supérieure à celle de 2015-2019.
Pour résumer, le monde semble être entré dans une « nouvelle normalité », qui se caractérise par une déconnexion entre la croissance mondiale et les prix des produits de base. Quatre facteurs au moins expliquent cette tendance.
L'offre mondiale de pétrole reste limitée. Depuis début 2023, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et ses alliés de l’OPEP+ ont retiré du marché une part substantielle de l'offre mondiale, en augmentant et en prolongeant progressivement les réductions de production face à une demande jugée atone. Fin juin, les membres de l'OPEP+ retenaient plus de six millions de barils de pétrole par jour, soit près de 7 % de la demande mondiale.
La demande chinoise de matières premières résiste bien malgré le ralentissement de la croissance économique. La faiblesse de la croissance mondiale reflète dans une large mesure le ralentissement de l'économie chinoise, qui résulte en partie de la chute du secteur immobilier. Entre 2015 et 2019, la Chine a affiché une croissance moyenne de 6,7 % par an, contre 4,5 % environ en 2024-2025, selon les estimations.
Le changement climatique stimule la demande de métaux et perturbe la production agricole. La lutte contre le changement climatique est un facteur d’une importance croissante pour les marchés des matières premières. À l'échelle mondiale, les investissements à forte intensité de métaux dans les technologies énergétiques propres enregistrent une croissance à deux chiffres. Il en résulte de fortes incitations à accroître la production de métaux, en particulier le cuivre et l'aluminium, qui sont essentiels pour les technologies vertes.
Les tensions géopolitiques se sont intensifiées. Les prix des produits de base sont restés élevés et volatils en partie en raison des chocs géopolitiques survenus au cours des deux ans et demi qui viennent de s'écouler.
Plus généralement, la combinaison de multiples conflits armés et d'un environnement géopolitique de plus en plus agité menace d'amplifier les incertitudes, d'entamer le moral des consommateurs et des entreprises et d'alimenter la volatilité des marchés financiers.
Pour l'instant, la hausse des prix des produits de base fournit aux pays qui en exportent une occasion décisive de progresser. Nombre d'entre eux devraient en effet enregistrer une croissance plus rapide au cours des prochaines années qu'au cours de la période 2015-2019. Il leur faut donc saisir cette chance pour restructurer leur économie avec le souci d’une prospérité à long terme.
Alors que l'économie mondiale se remet des chocs de ces dernières années et s'approche du milieu de la décennie, plusieurs tendances s’affirment qui influent considérablement sur les marchés des produits de base et les perspectives de croissance.
(AIP)
cmas