Le Conseil Ouest et Centre Africain pour la Recherche et le Développement Agricoles (CORAF) a entamé ce mercredi en Côte d’Ivoire la 9ème réunion ordinaire du Comité régional des semences et plants de l’Afrique de l’Ouest et du Sahel (CRSPAOS).
Cet événement, organisé en partenariat avec la Communauté Économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), l'Union Économique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA), et le Comité Permanent Inter-États de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel (CILSS), s’étendra sur trois jours, du 18 au 20 septembre 2024 à Abidjan- Plateau.
Ce rassemblement annuel est une plateforme de réflexion qui regroupe des représentants des États membres, des institutions semencières, ainsi que des partenaires techniques et financiers, visant à évaluer les progrès réalisés dans la mise en œuvre du règlement semencier régional harmonisé, adopté par la CEDEAO en 2008.
L’objectif de cette 9ème session est de faire le point sur l’application de la réglementation semencière, d’analyser les progrès réalisés depuis la précédente réunion en Guinée-Bissau en 2023, et de renforcer les capacités des pays membres en matière de production et de contrôle de la qualité des semences.
Les discussions de cette année se concentreront sur l’état d’application du règlement semencier dans les différents pays membres. En plus de cela, elles porteront sur la mise en place des Comités Régionaux des Engrais (COACE) et des Comités d’Homologation des Pesticides (COAHP), des organes essentiels pour assurer un contrôle rigoureux sur la qualité des intrants agricoles.
L’un des temps forts de cette réunion sera le lancement du Plan régional de préparation et de réponse aux épidémies de ravageurs et de maladies en Afrique de l’Ouest et du Centre.
Ce plan est un effort collectif visant à renforcer la résilience des systèmes agricoles face aux menaces sanitaires croissantes liées aux changements climatiques et à l’intensification des échanges commerciaux dans la région.
Avant de rentrer dans le vif du sujet, le professeur Pascal ANGUI, Directeur Général de la production et de la sécurité alimentaires , représentant le ministre de l'agriculture ivoirien a mis l'accent sur la nécessité d’une plus grande implication des acteurs nationaux dans la mise en œuvre de la réglementation harmonisée.
''L’harmonisation effective de la règlementation semencière dans l’espace CEDEAO-UEMOA-CILSS devrait permettre, à terme, la libre circulation
des semences produites dans notre espace, pour le plus grand profit de
nos producteurs. Pour atteindre pleinement cet objectif, nos États devront donner la priorité à la mise en œuvre de la règlementation semencière. Il nous faut donc poursuivre la sensibilisation en direction des décideurs politiques mais également à l’endroit des autres partenaires de la sous-filière'' a-t-il dit.
Sur cette même veine, la Commissaire de la CEDEAO aux Affaires Économiques et à l'Agriculture, Massandje Touré-Litse a soutenue cette harmonisation du règlement semencier.
Selon elle, cette stratégie est essentielle pour booster la productivité agricole en Afrique de l'Ouest.
''La Commission de la CEDEAO reconnaît l’important rôle des semences de qualité, dans l’amélioration de la productivité agricole pour l’atteinte des objectifs de la politique agricole commune et du Programme détaillé de développement de l’agriculture africaine. Comme vous le savez, la nécessité de réformer et de redynamiser les politiques semencières nationales des 17 pays de l’espace CEDEAO-UEMOA-CILSS, implique la définition d’un cadre de référence, matérialisé par le règlement semencier régional harmonisé, adopté, pour le cas
de la CEDEAO, par le Conseil des ministres en charge de l’Agriculture, à Abuja, Nigéria, le 18 mai 2008.
Ce règlement qui s’inscrit en droite ligne avec des options fondamentales de la politique agricole commune (ECOWAP), vise, entre autres, à créer les conditions favorables à l’émergence d’une industrie semencière forte, capable d’assurer un approvisionnement régulier, au moment
opportun, en semences de qualité et en quantité suffisante (...)'', a mentionné Massandje Touré-Litse.
Pour Dr Moumini SAVADOGO, directeur exécutif du CORAF '' le Comité Régional des semences et plants de l'Afrique de l'Ouest et du Sahel reste un instrument-clé pour booster le développement agricole. Il permet de concrétiser les stratégies régionales et contribue à l’émergence d’une industrie semencière forte dans la région''.
De part et d'autre, les participants espèrent que cette 9ème réunion aboutira à des recommandations concrètes pour renforcer les systèmes semenciers régionaux. Parmi les priorités figurent la certification des semences selon les normes de l'OCDE, ainsi que l'accréditation des laboratoires nationaux et des entreprises semencières.
EA
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