« Investir dans le climat » est le thème autour duquel se tient durant trois jours à Abidjan le séminaire d’apprentissage entre pairs du Compact G20. Présidée par le ministre des Finances et du Budget, Adama Coulibaly, la cérémonie d’ouverture de ce séminaire a eu lieu ce mercredi 25 septembre, en présence notamment de SEMM. José Cardes De Avargo Jeitao et Matthias Veltin, respectivement ambassadeur du Brésil et de l’Allemagne en Côte d’Ivoire, d’une centaine de participants constitués des représentants des pays africains membres du Compact G20, des partenaires techniques et financiers, des banques régionales de développement, des institutions financières internationales, ainsi que des représentants du secteur privé.
L’objectif dudit séminaire est de promouvoir les investissements du secteur privé dans le financement de la lutte contre le changement climatique, de partager les approches nationales en matière de réformes et politiques climatiques, et d’explorer les mécanismes de financement des projets verts dans les pays membres du Compact G20.
C’est ainsi que le ministre Adama Coulibaly a mis l’accent, dans son intervention, sur plusieurs réformes et initiatives en matière de changement climatique en cours en Côte d’Ivoire et qui offrent des opportunités au secteur privé. Celles-ci portent notamment sur la tarification carbone, dont un projet pilote est en cours avec le Fonds carbone de la Banque mondiale, pour un objectif contractuel d’au moins 10 millions de tonnes de CO2 ; la création d’un cadre d’indicateurs ESG, actualisé en 2022 et la mise en œuvre en cours des recommandations du rapport CPIMA du FMI sur les finances publiques sensibles au climat avec notamment la prise en compte des changements climatiques dans l’évaluation des projets d’investissements ; la structuration avec l’appui du PNUD et du Global Center on Adaptation, et l’émission inaugurale en février 2024, des obligations vertes et durables de la Côte d’Ivoire pour un montant total de 1100 millions USD soit plus de 640 milliards FCFA. En outre, a-t-il poursuivi, des lignes de refinancements vertes sont créées auprès d’institutions financières avec l’appui du Fonds Vert Climat, afin d’inciter le secteur financier privé à développer des produits de la finance verte.
« Afin de consolider et amplifier ses actions, la Côte d’Ivoire a sollicité et obtenu l’appui du FMI à travers la Facilité de la Résilience et la Durabilité, articulée autour de 16 mesures de reformes de haute qualité et portant sur six défis clés notamment l'intégration du climat dans la gestion des finances publiques ; la gouvernance des politiques climatiques ; la mobilisation de financements verts et durables ; et la réduction des émissions de gaz à effet de serre », a ajouté le ministre des Finances et du Budget.
Il a également tenu à rappeler que pour financer l’ensemble de ces initiatives climatiques, la Côte d’Ivoire a organisé une table ronde, avec l’appui de ses partenaires, pour présenter le besoin global actuel estimé à 16 milliards de dollars soit environ 8000 milliards FCFA pour achever la mise en œuvre des CDN d’ici 2030.
Pour sa part, l’ambassadeur du Brésil en Côte d’Ivoire, José Cardes De Avargo Jeitao dont le pays assure la présidence du G20, a mis en avant la vision de son gouvernement dans la lutte contre le changement climatique. A ce titre, il a indiqué que le Brésil entend lancer une alliance mondiale contre la faim et la pauvreté dans l’optique d’accélérer la lutte contre le changement climatique. « Le meilleur héritage que nous puissions léguer aux générations futures est une gouvernance mondiale capable de répondre efficacement aux défis qui subsistent », a-t-il dit.
Quant à l’ambassadeur d’Allemagne en Côte d’Ivoire, Matthias Veltin, il a rappelé que c’est sous la présidence et l’initiative allemande que les pays membres du G20 ont lancé en 2017 le “Compact avec l’Afrique’’ avec pour but une coopération plus étroite afin d’améliorer les conditions économiques générales et promouvoir les investissements privés en particulier. Pour lui, il est impérieux de trouver des réponses aux défis mondiaux du changement climatique aux niveaux national, régional et international.
Il faut noter que l’organisation de ce séminaire est une initiative du Centre africain pour la transformation économique (ACET).
An