Quelque 51 femmes cheffes traditionnelles ont participé à un atelier pour leur insertion dans la gouvernance locale du 8 au 9 octobre 2024 à Yamoussoukro. Cet atelier organisé par la Chambre Nationale des Rois et Chefs Traditionnels (CNRCT) avec l’appui technique et financier de ONU Femmes Côte d’Ivoire, autour du thème ‘’Femmes cheffes traditionnelles dans la gouvernance locale’’ avait pour objectif de promouvoir la participation des femmes cheffes traditionnelles dans la gouvernance locale.
Selon les organisateurs, cette activité a été l’occasion “d’explorer et de renforcer le rôle des femmes dans la gouvernance locale à travers le prisme des positions traditionnelles de leadership”. Et de permettre d'identifier les grands défis auxquels les femmes cheffes traditionnelles sont confrontées, de partager les bonnes pratiques et les stratégies pour l’augmentation de leur influence et leur participation effective à la gouvernance locale durable.
Le président du directoire de la Chambre Nationale des Rois et Chefs Traditionnels (CNRCT), Désiré Amon Tanoé, a indiqué que cet atelier visait à mettre en lumière le leadership de ces autorités et à favoriser des actions en faveur de la paix et de la cohésion sociale en Côte d'Ivoire.
“En organisant cet atelier dédié aux femmes cheffes, la Chambre entend d'une part mettre en lumière le leadership de ces autorités dans la gouvernance locale et, d'autre part, leur donner l'occasion de partager la richesse de leurs diverses expériences, tout en réfléchissant à des actions convergentes en faveur de la paix et de la cohésion sociale en Côte d'Ivoire”, a-t-il souligné.
“ Aujourd'hui, il est essentiel de reconnaître que l'inclusion des femmes dans la gouvernance traditionnelle n'est pas seulement une question de justice sociale, mais aussi une nécessité pour le développement harmonieux de notre pays”, a ajouté, Kouadio Kouamé Issoufou , Directeur du genre et de l'équité Représentant de la Ministre de la Femme, de la Famille et de l'Enfant.
La Chargée du Programme Gouvernance, Participation politique, Femmes, Paix, Sécurité et Action Humanitaire à ONU Femmes Côte d'Ivoire, Anna Bailly Traoré a quant à elle informé les cheffes traditionnelles que la gouvernance locale est un moyen pour elle de faire entendre leur voix et influencer les décisions. “La gouvernance locale est un espace essentiel pour faire entendre votre voix chère femme cheffes de villages. Vous pouvez influencer les décisions. ONU Femmes soutient votre participation en promouvant l'égalité des sexes, en renforçant les capacités des femmes leaders, et en sensibilisant aux enjeux de genre”, a-t-elle soutenu. De plus, elle a présenté les « Enjeux et défis de la participation des femmes dans la gouvernance locale ». Mme Bailly a mis en avant les barrières culturelles et comportementales qui entravent cette participation, tout en évoquant les efforts déployés par ONU Femmes à travers ses 12 programmes phares pour soutenir l’intégration des femmes dans les processus décisionnels locaux.
Au cours de cet atelier des femmes, cheffes traditionnelles, Dr Valérie Konin, consultante et formatrice en genre et développement, a traité le thème « Femme et pouvoir de décision ». Dr Konin a souligné l'importance historique des femmes en Côte d'Ivoire, tout en mettant en lumière leur faible représentation actuelle dans les instances décisionnelles. Elle a identifié des leviers cruciaux pour renforcer leur influence, en abordant les obstacles auxquels elles sont confrontées dans l’exercice de leurs fonctions, et en affirmant que le pouvoir de décision est accessible aux femmes. Elle a également insisté sur le renforcement des capacités comme un élément clé pour que les femmes puissent pleinement exercer leur leadership. Pour clore cette série de présentations, Mme Karbo Yabah Berthe, Directrice de Cabinet du Président du Directoire de la Chambre Nationale des Rois et Chefs Traditionnels, a exposé le fonctionnement de la Chambre Nationale des Rois et Chefs Traditionnels, en soulignant le rôle essentiel et impartial que jouent les femmes cheffes dans cette institution, qui transcende les instances locales.
Par ailleurs, deux thématiques cruciales ont été abordées le deuxième jour notamment “ l'accès des femmes à la propriété foncière, et les obstacles à la participation des femmes dans la gouvernance traditionnelle”. Les femmes cheffes ont partagé leurs expériences, mettant en lumière les défis qu'elles rencontrent, notamment les conflits fonciers et les obstacles au développement local. Pour y faire face, elles ont proposé des solutions, telles que “la création d'associations pour renforcer leurs droits et leur solidarité, ainsi qu'une plus grande implication des jeunes dans la vie du village”.
ONU Femmes est l'entité des Nations unies pour l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes. Elle a été créée dans le but de « promouvoir la parité et l'autonomisation des femmes partout dans le monde ».
R-SEKONGO