“La masculinité positive et le leadership masculin / féminin dans les médias Ivoiriens” a été au cœur des échanges de la 6ème et dernière session de concertation du programme à voix égales organisé par l’Agence Française de Développement aux médias (CFI), ce jeudi 21 novembre 2024 dans la commune du Plateau.
Le programme à voix égales qui sert à combattre les stéréotypes et les inégalités entre les femmes et les hommes dans les médias de Côte d'Ivoire et du Ghana a débuté en décembre dernier. Il a enregistré plusieurs sessions avec des acteurs de médias dans le but de libérer la parole sur la question du genre dans les différents médias ivoiriens.
Pour cette ultime rencontre de concertation, il a été question de la perception de la masculinité positive dans les médias en permettant aux acteurs présents de se prononcer sur leur manière positive ou négative de voir cette masculinité et de proposer des initiatives qui pourraient équilibrer la représentation des genres.
Kenza Rayess, Point Focal médias de CFI en Côte d'Ivoire a pour sa part indiqué qu’ «un gros travail de sensibilisation, un travail pour outiller les hommes et les femmes sur la question du genre doit être fait ».
Le président, fondateur du Réseau des Hommes Engagés pour l'Egalité de Genre en Côte d'Ivoire (RHEEG-CI) Ghislain Coulibaly, a expliqué que les hommes ont eu trop de pouvoir de la part de la société et du système patriarcat qui leur fait penser qu'ils sont très fort et peuvent tout supporter. Or, ils ont aussi de la vulnérabilité qu’ils cherchent à cacher de la mauvaise des manières, ce qui entraine la masculinité toxique. « La société nous a donné trop de pouvoir, du sur-pouvoir , la masculinité toxique sort de là, on doit lutter pour arriver à la masculinité positive », a-t-il expliqué, en indiquant que le défi pour tendre vers une égalité des genres c'est l’institutionnalisation. «Nous avons un réel défi d’institutionnalisation, l’État fait sa part mais ils doivent travailler en étroite collaboration avec les institutions privés », a-t-il recommandé en souhaitant la soumission d’une boîte à outil des genres, une enquête CAP (Connaissance, Aptitude, Pratique) sur la vulnérabilité masculine pour permettre aux hommes de médias de se rendre compte que la question du genre n'est pas qu'une affaire de féministe.
Carelle Laetitia Goli, experte genre et fondatrice de l’Organisation pour la Réflexion et l’Action Féministe (ORAF) a souhaité une collaboration connexe entre les activistes, les ONG et les médias pour leurs transmettre les bonnes techniques, le bon vocabulaire et la formation pour mieux s’y prendre avec les survivantes.
Isabelle Zongo, coordinatrice du projet pour le compte de CFI a révélé qu’un document final sera présenté le 4 décembre prochain et validé par certains acteurs de médias et soumis à l’Ambassade de France ainsi qu'à plusieurs autres institutions pour permettre aux médias ivoiriens de candidater pour être financer par des bailleurs de fonds étrangers.
Par ailleurs, les médias ont été invités à raconter des histoires sur la question du genre pour informer davantage le public, à être empathique avec les survivantes et à mettre un accent accru sur l’égalité des droits entre les hommes et les femmes dans la société.
R-SEKONGO