Abidjan – Deux organisations non gouvernementales, Y-Voir et Sourire (YVS) et La Balle aux prisonniers en Côte d'Ivoire (LaBAP CI), ont lancé, mercredi 27 novembre 2024, à Abidjan, deux initiatives destinées à promouvoir la réinsertion sociale des femmes détenues à travers le sport et la formation professionnelle.
Ces projets, financés par l'ambassade de France, ciblent plusieurs établissements, dont les pôles pénitentiaires d'Abidjan, Daloa, San Pedro et de Toumodi, ainsi que le centre de réinsertion pour mineurs de Bouaké.
Le premier projet, intitulé « Agir sur le bien-être physique par la pratique du sport en vue d'une santé mentale optimale pour les filles et femmes détenues des pôles pénitentiaires d'Abidjan, de Daloa et de Toumodi », met en avant le sport comme un levier de bien-être mental. Prévu pour durer un an, le projet comprend 208 séances sportives (fitness, football, handball) ainsi que quatre journées sportives impliquant les détenues, les partenaires et les autorités.
Ces activités, encadrées par des professionnels, s'accompagneront d'un suivi psycho-sanitaire assuré par des médecins et psychologues, pour le bénéfice de 70 détenues. « Ce projet vise à améliorer le bien-être mental et physique des détenues à travers le sport, tout en renforçant leur capacité à se réinsérer dans la société », a précisé sœur Emmanuelle Anelone de l'Enfant Jésus, directrice exécutive de l'ONG YVS.
Le deuxième projet, porté par LaBAP CI et intitulé « L'école de la seconde chance », propose en plus des activités sportives, un programme socioprofessionnel axé sur des ateliers de leadership pour renforcer la confiance en soi, des séances d'alphabétisation, une formation en pâtisserie et d'autres activités génératrices de revenus.
Ciblant les détentions de San Pedro et les mineurs de Bouaké, ce projet s'étendra sur 15 mois, du 1er décembre 2024 au 28 février 2026. À leur libération, les 50 bénéficiaires disposeront d'un kit d'accompagnement pour faciliter leur réinsertion et prévenir la récidive. « Nous voulons équiper ces femmes afin qu'elles puissent se reconstruire et contribuer positivement à leur communauté après leur libération », a expliqué, le coordonnateur national du LaBAP CI, Konan Olympe .
Ces initiatives, validées par plusieurs entités, notamment l'Institut national de la jeunesse et des sports, la direction de la protection judiciaire de l'enfance et de la jeunesse, et le ministère de la Santé publique, de l’Hygiène publique et de la Couverture maladie universelle, s'inscrivent en complément des efforts de l'État. Ces derniers incluent la construction de nouveaux établissements pénitentiaires à San Pedro, Sinfra, Guiglo et Korhogo, ainsi que la révision des cadres législatifs.
« Nous soutenons ces projets qui font du sport un outil d'intégration sociale et de santé, notamment pour les femmes et les jeunes filles. Le sport permet non seulement de prévenir l'oisiveté et les maladies liées à la sédentarité, mais aussi d'offrir aux détenus une chance de se réinsérer dans leurs communautés, qu'elles soient scolaires ou carcérales », a affirmé le conseiller de coopération et d'action culturelle à l'ambassade de France en Côte d'Ivoire, Laurent Bonneau.
En combinant sport, santé et formation, ces projets visent à offrir aux femmes et jeunes filles détenues, une opportunité de se réinsérer socialement et de se projeter dans un avenir meilleur.
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