Dans un effort soutenu pour renforcer son dispositif national de lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et de la prolifération (LBC/FT/FP), la Côte d'Ivoire a initié une série de visites d’information et de travail auprès des acteurs publics et privés clés.
Cette initiative intervient après la récente évaluation cyclique menée par le Groupe d'Action Financière (GAFI) et le Groupe Intergouvernemental d'Action contre le Blanchiment d'Argent en Afrique de l'Ouest (GIABA), qui procèdent régulièrement à des évaluations des dispositifs LBC/FT/FP des États membres.
À la suite de sa dernière évaluation par la Groupe Conjoint Afrique/Moyen-Orient, la Côte d'Ivoire, à l’instar des autres pays, a été inscrite sur la liste grise du GAFI. Cette inscription fait suite à des insuffisances relevées dans son dispositif de lutte contre la criminalité financière, avec 10 actions correctives déclinées en 14 mesures à mettre en œuvre dans un délai qui ne peut excéder deux ans.
Toutefois, il est important dans un premier temps de souligner que cette inscription sur la liste grise, loin de désigner un pays comme une plaque privilégiée de blanchiment d'argent, permet d’identifier les dispositifs comportant des lacunes à corriger afin d’appréhender efficacement les criminels et saisir les produits de leurs crimes. En outre, bien que cette situation touche de nombreux pays à travers le monde, la Côte d'Ivoire se distingue par le nombre réduit des insuffisances identifiées.
Ceci constitue un véritable exploit, comme souligné par le GAFI, en comparaison avec les plans d’actions auxquels ledit Groupe Conjoint a soumis plus de cinquante pays évalués. Les progrès réalisés par la Côte d'Ivoire ont été salués lors des réunions du Groupe Conjoint en Belgique en septembre 2024, ainsi que par la plénière du GAFI en octobre 2024.
Les évaluations prévues par le GIABA et le GAFI portent sur deux axes majeurs : la conformité technique des dispositifs nationaux, en particulier sur le plan juridique, et leur efficacité à perturber la criminalité financière. Ces évaluations reposent sur 40 recommandations et 11 résultats immédiats. À ce jour, seuls cinq pays dans le monde ont réussi à éviter la liste grise.
Pour mettre en œuvre le plan d’action de la Côte d’Ivoire, et conformément aux recommandations du Comité de Pilotage (CoPil), le Premier Ministre a instruit le Comité Technique de Coordination d’accompagner le Secrétariat Technique dans la phase opérationnelle. Ainsi, une série de rencontres de travail est prévue, du lundi 16 au jeudi 26 décembre 2024, avec tous les acteurs, tant du secteur public que privé, impliqués dans le dispositif LBC/FT/FP. La première de ces réunions s’est tenue avec la composante communication, représentée par le Ministère de la Communication et le Centre d'Information et de Communication Gouvernementale (CICG).
Lors de cette séance de travail, Alain Philippe Pohan, Directeur de Cabinet Adjoint du Premier Ministre, a rappelé les instructions de Monsieur le Premier Ministre, « Adresser efficacement les défaillances résiduelles afin de sortir rapidement de la liste grise du GAFI. Assurer une bonne communication sur les activités afin de sensibiliser le grand public sur les enjeux ». Il a insisté sur l'importance de renforcer la synergie entre les différents acteurs et de bien comprendre les observations des évaluateurs, qui précisent les actions à entreprendre. Il a ajouté que l’objectif de ces échanges était de partager le plan d’action détaillé et d’identifier toute difficulté pouvant compromettre sa bonne mise en œuvre.
Le ministre de la Communication, Amadou Coulibaly, a souligné l’importance cruciale de la communication dans ce processus. Il a engagé ses collaborateurs sur l’élaboration d’un plan de communication pour accompagner cette mission stratégique, et a insisté sur l’intégration d’actions de formation, de sensibilisation et de suivi pour garantir le succès de l’initiative.
Enfin, il a précisé que toutes les autorités compétentes sont pleinement engagées à poursuivre la mise en œuvre des réformes nécessaires et à renforcer leur coopération avec le GAFI afin d’atteindre les objectifs assignés dans les plus brefs délais.
CICG