Plusieurs associations d’exportateurs, dont le groupement des négociants ivoiriens (GNI), ont décidé après une réunion cette semaine, de saisir le Conseil Café Cacao (CCC) afin qu’il intervienne dans le différent qui les oppose au géant Suisse du chocolat Barry Callebaut et dans une moindre mesure au négociant Singapourien Olam, afin qu’ils ne soient pas des victimes collatérales des difficultés financières de ces deux sociétés.
Barry Callebaut a cessé ses propres opérations d’achat en Cote d’Ivoire. Quand à Olam ils ont traversé une crise financière jusqu'au mois de Janvier les amenant à éviter les achats jusqu’au mois de Janvier.
En effet selon les exportateurs nationaux, Barry Callebaut en particulier avec qui ils ont un engagement de près de 30 000 a 45 000 tonnes de cacao à exporter, à la fois en contrats de déblocage directs et en contrats internationaux, refuse d’acheter le cacao plus cher que le prix officiel garanti inscrit dans le barème du CCC. Cela a aussi été le cas avec la société Olam jusqu’au mois de Janvier.
Or selon tous les acteurs de la filière consultés par Reuters, il est impossible d’acheter du cacao sans surpayer au-dessus du barème les fournisseurs qui font de la surenchère à cause de la baisse de la production et du contrôle total par ces derniers de la commercialisation interne, leur permettant de vendre aux plus offrants sans considération du prix stabilisé.
Le CCC fixe à 1915 Fcfa /kgs le prix d’achat a l’entrée des usines des exportateurs et des broyeurs dans les ports d’Abidjan et de San Pedro, mais les fournisseurs exigent entre 2100 et 2200 Fcfa / kgs.
« Nous nous sommes réunis et nous demandons au CCC d’intervenir pour régler le problème. Nous devons acheter du cacao pour Barry Callebaut pour un total de près de 30 000 à 45,000 tonnes, mais ils refusent de payer au delà du prix garanti par le barème, alors que nous sommes obligés de surpayer pour avoir les fèves. » a déclaré un exportateur national.
« Depuis Novembre, Barry Callebaut et Olam refusent de surpayer. Olam a changé d’avis depuis Janvier mais le problème c’est qu’ il y à beaucoup de retard à rattraper pour Olam et nous craignons un report du CCC qui nous sera préjudiciable » ajoute l’exportateur national. Le surpaiement aux intermédiaires qui ne profite pas aux producteurs, est une pratique interdite par les règles commerciales du CCC et peut être sanctionnée par un retrait de l’agrément d’achat fournisseurs.
Cependant, dans les faits depuis deux ans cette pratique est tolérée et devient même une obligation pour avoir les volumes nécessaires et disponibles pour couvrir les contrats. Les exportateurs nationaux se retrouvent face à un dilemme difficile à démêler dans la mesure où s’ils ne surpayent pas, ils n’auront pas de cacao pour honorer leurs engagements vis à vis de Barry Callebaut et de Olam et seront donc en défaut.
S’ils surpayent et ne parviennent pas à se faire rembourser par Barry Callebaut et Olam, ils feront face à d’énormes pertes financières.
Un exportateur Ivoirien explique « c’est vrai que le surpaiement au profit des traitants est un vrai problème de commercialisation interne sûrement en raison de la survente de contrat d’export par rapport la production disponible, le cacao qui sort illégalement et le stockage illégal par les fournisseurs, mais il faut se dire la vérité: soit le CCC nous fournie le cacao au prix du barème pour Barry Callebaut, soit il faut assigner les contrats destinés à une société autre que Barry Callebaut capable de surpayer; Barry a quand meme fermé les achats de sa propre filiale exportatrice en Cote d’Ivoire.
C’est donc pour régler ce problème que les exportateurs demandent au CCC de reprendre les contrats d’exportation encore disponibles chez Barry Callebaut afin de les attribuer à d’autres acheteurs internationaux qui sont prêts à surpayer; ou alors que le CCC leurs fournissent du cacao au prix du barème, si celui est disponible sans surpaiement.
« Nous n’avons pas de problèmes avec OLAM, ils nous permettent de surpayer le vrai probleme c’est Barry Callebaut ».
« Olam a toujours respecté ses engagements contractuels vis à vis de l’état et des ses fournisseurs et nous continuerons à le faire» a déclaré un responsable de Olam.
Contacté, le CCC et Barry Callebaut n’ont pas répondu.