Dans la perspective d’accélérer les investissements domestiques et étrangers d’ici 2030, le ministère de l'Économie, du Plan et du Développement, en partenariat avec la Banque mondiale, a organisé un atelier d’échanges avec les acteurs du secteur privé ivoirien. Cette rencontre technique s’est tenue le mardi 15 avril 2025 à Abidjan-Cocody.
L’objectif principal de cet atelier était d’identifier, avec les parties prenantes du secteur privé, des options concrètes pour dynamiser les investissements en Côte d’Ivoire. Il s’agissait notamment d’envisager des pistes pour doubler les investissements privés, tout en ciblant les réformes clés à inscrire dans le Plan National de Développement (PND) en cours. Ce cadre d’échanges a également permis de s’inspirer des meilleures pratiques mises en œuvre par des pays « pairs » ou dits aspirationnels, qui ont su créer un environnement propice à la croissance des investissements privés locaux et à l’attraction d’investisseurs étrangers stratégiques.
Prenant la parole, la ministre l'Économie, du Plan et du Développement Nialé Kaba a rappelé que le gouvernement, sur la période 2021-2025, s’est fixé pour ambition d’accélérer la transformation structurelle du pays à travers l’industrialisation et le développement de grappes économiques. Elle a souligné que la contribution attendue du secteur privé au financement de ce processus s’élève à 74 %. « Le gouvernement s’est résolument engagé à stimuler davantage l’investissement privé, à promouvoir l’entrepreneuriat local, et à capter les Investissements Directs Étrangers (IDE) pour favoriser la création d’emplois, notamment pour les jeunes et les femmes », a déclaré la ministre.
Cependant, elle a relevé que malgré les nombreuses réformes structurelles et les efforts déployés, plusieurs défis demeurent, en particulier en ce qui concerne le développement du secteur privé, la diversification de l’économie et l’attraction durable des IDE. À titre d’exemple, elle a cité le niveau du crédit à l’économie, qui représentait 23,87 % du PIB en Côte d’Ivoire à fin 2023, contre 73,01 % en Afrique du Sud et 122,45 % au Maroc. « L’accès au crédit reste une contrainte majeure pour 70 % des entreprises », a-t-elle précisé.
Ces écarts, selon elle, illustrent le potentiel encore inexploité du secteur privé ivoirien. Pour y remédier, elle a évoqué les recommandations issues du Séminaire gouvernemental, visant à renforcer l’attractivité du pays pour les investisseurs locaux et étrangers.
Présent à cette rencontre, le président de la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI), Ahmed Cissé, a salué l’initiative tout en exprimant certaines attentes du secteur privé. Il a notamment demandé à connaître le niveau effectif des investissements déjà réalisés par rapport aux 74 % attendus du secteur privé pour le financement du PND.
Il a également plaidé pour que les investissements étrangers soient systématiquement réalisés en partenariat avec les entreprises locales, afin de favoriser une meilleure appropriation et un transfert de compétences. Enfin, il a insisté sur la nécessité d’impliquer activement le secteur privé dans l’élaboration et la mise en œuvre du prochain Plan de développement 2026-2030.
Cyprien K.

