Réunies en collectif ce jeudi 17 avril 2025 à Abidjan, les femmes productrices, transformatrices, commerçantes et membres de coopératives ont exprimé haut et fort leur volonté d’être pleinement intégrées à l’organisation de l’Interprofession Agricole du Café-Cacao (OIA). Leur exigence est claire : au moins 30 % de représentativité dans les instances de décision, et un quota de 90 % de femmes impliquées à tous les niveaux d'organisation.
Selon la porte-parole de la plateforme, Doumbia Assata épouse Fany productrice, depuis des décennies, les femmes sont le pilier invisible de cette filière stratégique pour l’économie ivoirienne. Présentes sur toute la chaîne de valeur notamment de la culture des cacaoyers à la transformation artisanale, en passant par la récolte, le séchage et la commercialisation leur contribution est aussi vaste qu’essentielle.
Pourtant, à l’en croire, leur implication ne se reflète pas dans les sphères de gouvernance. « La place des femmes reste marginale, alors même qu'elles constituent une force vive de cette chaîne de valeur », déplore le collectif. Une situation dénoncée comme une injustice criante et un frein au développement équitable du secteur.
En réclamant un quota minimal de 30 % dans le conseil d’administration de l’interprofession, les femmes de la filière s’alignent sur la politique gouvernementale en matière de genre, tout en appelant à aller plus loin pour une réelle transformation. Elles demandent également la formalisation de leur présence dans toutes les instances dirigeantes de l’OIA ; la création de programmes de renforcement des capacités pour accompagner leur montée en compétences et en leadership et enfin la reconnaissance officielle de leur rôle dans la durabilité de la filière café-cacao.
Au-delà de leurs revendications, ces femmes appellent à une nouvelle gouvernance agricole fondée sur l'équité, l’inclusion et la durabilité. Car l’interprofession à venir se doit, selon elles, d’être le reflet des réalités du terrain. Et dans ces réalités, les femmes représentent plus de 80 % des acteurs actifs, bien que souvent rendues invisibles dans les chiffres officiels. « Nous sommes des actrices de la filière café-cacao et pour cela, nous voulons être co-décideuses de notre avenir. Notre engagement est ferme et notre détermination reste sans faille », martèlent-elles.
Cyprien K.

