La Commission Électorale Indépendante (CEI) et la Chambre des Rois et Chefs Traditionnels de Côte d’Ivoire ont affiché, ce jeudi 17 avril 2025, leur volonté commune de contribuer à la tenue d’élections apaisées dans le pays. Réunis au siège de la CEI à Abidjan-Cocody, les deux institutions ont tenu une séance de travail axée sur le processus électoral en cours, en prélude à la prochaine présidentielle prévue pour le 25 octobre.
Cette rencontre intervient dans le cadre d'une tournée nationale d’écoute et de sensibilisation que la Chambre des Rois et Chefs Traditionnels prévoit de mener à travers le pays. Son président, Nanan Désiré Tanoé, a souligné que cette initiative vise à recueillir les préoccupations des populations sur le processus électoral, estimant que « la plupart des questions qui seront posées concerneront certainement la CEI ».
Le président de la CEI, M. Ibrahime Coulibaly-Kuibiert, a salué cette démarche, reconnaissant en la chefferie traditionnelle un relais de proximité efficace avec les populations. « Les Rois et Chefs traditionnels demeurent les meilleurs canaux de transmission vers les citoyens », a-t-il déclaré. Dans la continuité d’échanges similaires avec les confessions religieuses, le président de la CEI a pris le temps d’expliquer le fonctionnement de l’institution, son organisation, ainsi que les différentes étapes du processus électoral.
Sur la question sensible de la révision de la liste électorale, M. Coulibaly-Kuibiert a tenu à être clair : « d’un point de vue juridique et matériel, il est quasiment impossible d’organiser une nouvelle révision de la liste électorale avant l’élection présidentielle ». Toutefois, concernant l’audit de cette liste, il a réaffirmé l’ouverture de la CEI, à condition que les modalités soient bien définies afin de garantir l’équité du processus.
Abordant les récentes tensions internes à la CEI, notamment la suspension de la participation de deux membres de la Commission centrale, le président s’est voulu rassurant. Il a exprimé ses regrets quant à cette situation mais a insisté sur le fait qu’elle ne remet nullement en cause le bon déroulement du processus électoral en cours.
À la sortie de cette rencontre, Nanan Tanoé s’est dit satisfait : « Nous avons fini par comprendre que certes, c’est la Commission électorale qui organise les élections, mais ce n’est pas elle qui vote. Il nous suffit donc de nous assurer que l’organisation est bien conduite. » Il a salué la volonté de la CEI de ne pas s’opposer à l’audit de la liste électorale, insistant sur l’importance d’en fixer les conditions préalables pour éviter toute ambiguïté.
En cette année électorale, ces échanges entre institutions républicaines et autorités coutumières s’inscrivent dans une dynamique de dialogue et de confiance, essentiels à la préservation de la paix sociale et à la consolidation de la démocratie ivoirienne.
Cyprien K.
