Dans le cadre de la mise en œuvre de la phase 2 du Projet d’Investissement Forestier (PIF), une visite de terrain a été organisée les 6 et 7 mai 2025 dans la Forêt Classée (FC) de Béki, dans le département d’Abengourou. Cette immersion était destinée aux journalistes afin de leur permettre de mieux comprendre et relayer les enjeux de l’agroforesterie, une pratique encore trop méconnue du grand public.
Dès leur arrivée dans la capitale de la région de l’Indénié-Djuablin, les hommes et femmes de médias ont assisté à une présentation détaillée de la Forêt Classée de Béki et des différentes essences utilisées dans les systèmes agroforestiers mis en place. Cette session pédagogique, assurée par des agents de la Société de développement des forêts (SODEFOR), centre de gestion d’Abengourou, a posé les bases d’une meilleure compréhension du terrain.
La visite guidée, menée par le commandant Tiéoulé Fabrice, a conduit les journalistes à travers plusieurs parcelles agroforestières. L’occasion de constater concrètement l’intégration harmonieuse d’essences forestières aux cultures agricoles, notamment le cacao.
Alors que la Côte d’Ivoire s’est engagée à restaurer 6 millions d’hectares de forêts d’ici 2030, l’agroforesterie s’impose comme un levier stratégique. Elle offre une réponse durable à la déforestation, tout en garantissant une productivité agricole.
Mme Koffi Alloua, spécialiste de l'engagement des parties prenantes à l’Unité de Coordination du PIF, a levé le voile sur les bénéfices de cette approche. « Les arbres d’ombrage protègent les cultures comme le cacao ou le café contre les fortes chaleurs. Certaines espèces fixent l’azote dans le sol, ce qui réduit l’usage des engrais chimiques. Les feuilles mortes enrichissent la terre, et les arbres fournissent du bois de chauffe, des fruits ou des produits médicinaux. Cela diversifie les sources de revenus, renforce la résilience des agriculteurs et améliore leur sécurité alimentaire », a-t-elle expliqué.
Des résultats concrets qui convainquent peu à peu les agriculteurs. Aka Edgar, cacaoculteur dans la FC de Béki, témoigne de son changement de perception :« Au début, je n’acceptais pas. On nous faisait croire qu’on allait perdre nos champs, que nos cacaoyers allaient être arrachés. Aujourd’hui, je vois que c’est une bonne chose. Ma production n’a pas encore augmenté, mais nous recevons des primes à la vente. Et puis je ne pensais pas que les arbres pouvaient cohabiter avec le cacao », confie-t-il.
Cyprien K.

