La sécurité routière reste une préoccupation majeure dans la région du Tonkpi, où les conducteurs d’engins à deux roues sont de plus en plus impliqués dans les accidents de circulation. Pour marquer le lancement de la 30e édition de la Semaine nationale de la sécurité routière, organisée le 3 juillet 2025, les autorités ont mis l’accent sur la prévention et la répression ciblée à l’égard de ces usagers vulnérables.
Dans ce contexte, le directeur régional des Transports, Djè Bi Irié Wilson, a accordé une interview à l'AIP dans laquelle il dresse le bilan du premier semestre, analyse les causes des accidents, et dévoile les actions prévues pour améliorer la situation au second semestre.
AIP: Quel bilan de la sécurité routière dans la région du Tonkpi pour le premier semestre 2025 ?
Nos nombreux efforts en matière de sensibilisation à la sécurité routière dans la région du Tonkpi ont permis d’enregistrer un taux de gravité des accidents de 9%, ce qui reste en dessous de la moyenne nationale. Cela constitue, pour nous, un signe encourageant de l’impact des actions menées sur le terrain.
AIP: Avez-vous constaté une augmentation ou une diminution des accidents de la route par rapport à l’an dernier (2024) à la même période ?
Oui, malheureusement, nous constatons une hausse notable. Selon les statistiques issues des données fournies par la préfecture de police de Man, nous avons enregistré 340 accidents au premier semestre 2025, contre 235 pour la même période en 2024. Cela représente une augmentation de plus de 44%. Cette hausse peut notamment s’expliquer par les nombreuses fêtes survenues durant cette période, à savoir, la Pâques, la Tabaski et la Pentecôte, qui sont des moments propices aux déplacements massifs, et donc à un risque accru d’accidents.
AIP: Quelles sont les principales causes identifiées des accidents recensés ?
Les causes principales des accidents dans notre région sont multiples. Il y a d’abord le défaut de permis de conduire, particulièrement chez les conducteurs de motos et de tricycles, ce qui entraîne une méconnaissance des règles de circulation. Ensuite, le non-respect des limitations de vitesse est fréquemment observé. La conduite en état de fatigue ou sous l’emprise de l’alcool et de substances illicites constitue également un facteur majeur. Enfin, le manque d’entretien des véhicules contribue à aggraver les risques.
AIP: Quels types de véhicules et d'usagers sont souvent impliqués ?
Les motos et les tricycles sont impliqués dans plus de 80 % des accidents recensés. Ce sont donc les engins les plus concernés par les actions de prévention et de contrôle.
AIP: Comment travaillez-vous avec les syndicats de transporteurs et les chauffeurs pour améliorer leur comportement sur la route ?
Dans le Tonkpi, nous avons mis en place une stratégie consistant à impliquer activement les syndicats de transporteurs, les chauffeurs, ainsi que les acteurs des taxis-motos dans toutes nos campagnes de sensibilisation. Leur participation est constante et constructive. Ensemble, nous œuvrons pour modifier durablement les comportements sur la route. C’est un processus progressif, mais nous restons confiants quant aux résultats à long terme.
AIP: Quels sont les principaux objectifs visés pour le deuxième semestre ?
Notre objectif principal pour le deuxième semestre est d’inverser progressivement le rapport entre sensibilisation et répression, en passant à 70% de sensibilisation contre 30% de répression. Cette approche vise à réduire significativement le nombre et la gravité des accidents de la circulation.
AIP: Envisagez-vous de nouvelles initiatives ou expérimentations dans les mois à venir ?
Oui, avec nos équipes nous prévoyons de redoubler d’efforts durant ce second semestre. Il s’agira notamment d’intensifier les campagnes de sensibilisation et d’élargir leur couverture à tous les cinq départements de la région du Tonkpi, afin de toucher un public encore plus large.
AIP: Quel message souhaitez-vous faire passer aux usagers de la route à l'occasion de cette campagne ?
Je souhaite rappeler à tous les usagers de la route l’importance de circuler avec tous les documents obligatoires, notamment le permis de conduire. Le respect du code de la route, la conduite à vitesse modérée, l’entretien régulier des véhicules et l’évitement de toute conduite sous l’emprise de l’alcool ou des stupéfiants sont essentiels. Enfin, il est crucial de se reposer suffisamment avant de prendre le volant. Ce sont des règles simples, mais qui sauvent des vies.
(Interview réalisée par Delphin EHUI Boa, CBR Man)
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