Selon un communiqué de l'armée congolaise, plus de 40 personnes ont été tuées lors d'une attaque menée par ADF/MTM ISCAP, un groupe affilié à l'État islamique dans le nord-est de la République démocratique du Congo.
Une vingtaine des victimes étaient des fidèles qui participaient à une veillée nocturne dans une église de la ville de Komanda lorsqu'ils ont été attaqués par des combattants des Forces démocratiques alliées (ADF), ont-elles précisé.
Les magasins et les commerces voisins ont été pillés et incendiés.
L'ADF est apparue en Ouganda dans les années 1990, accusant le gouvernement de persécuter les musulmans, mais elle est désormais basée de l'autre côté de la frontière, en République démocratique du Congo, où elle attaque régulièrement des civils de toutes religions, ainsi qu'en Ouganda.
- Qui sont les militants ADF en Ouganda et en RDC ?
- Comment les rebelles ougandais sont devenus des affiliés du groupe État islamique dans l'est de la RD Congo
L'ADF fait désormais partie de la province de l'État islamique en Afrique centrale, qui comprend également un groupe au Mozambique.
Selon une étude réalisée par BBC Monitoring, près de 90 % des opérations de l'EI sont désormais menées par des groupes affiliés en Afrique.
Dieudonné Duranthabo, coordinateur de la société civile à Komanda, a déclaré à l'Associated Press que d'autres corps pourraient être retrouvés après la dernière attaque.
« Plus de 21 personnes ont été abattues à l'intérieur et à l'extérieur [de l'église] et nous avons recensé au moins trois corps calcinés et plusieurs maisons incendiées. Mais les recherches se poursuivent. »
Le père Aimé Lokana Dhego, un prêtre local, a déclaré à l'agence de presse AFP : « Nous avons au moins 31 membres du mouvement Eucharistic Crusade morts, et six gravement blessés. Certains jeunes ont été kidnappés, nous n'avons aucune nouvelle d'eux. »
Il a ajouté que sept autres corps avaient été retrouvés ailleurs dans la ville.
Le site web Radio Okapi, parrainé par l'ONU, a estimé le nombre de morts à 43.
Un porte-parole de l'armée a déclaré pouvoir confirmer 10 décès.
En 2021, la RD Congo a invité les troupes ougandaises à entrer dans le pays pour aider à lutter contre l'ADF. Les attaques se poursuivent toutefois.
Komanda se trouve dans la province d'Ituri, riche en minerais, qui est disputée depuis de nombreuses années par divers groupes armés.
La MONUSCO condamne
« La Mission de l'Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) condamne fermement l'attaque qui a eu lieu dans la nuit du 26 au 27 juillet 2025 à Komanda, à environ 60 km au sud-ouest de Bunia, la capitale de l'Ituri », indique un communiqué de presse publié hier.
La Mission des Nations Unies dans le pays ajoute : « Selon les rapports officiels, l'attaque menée par des éléments de l'ADF a fait au moins 43 morts parmi les civils (dont 19 femmes, 15 hommes et 9 enfants), et plusieurs personnes ont été enlevées. Des maisons et des magasins ont également été incendiés, aggravant encore la situation humanitaire déjà extrêmement préoccupante dans la province ».
Le lieutenant Jules Ngongo, porte-parole de l'armée congolaise pour la province d'Ituri, où l'attaque a eu lieu, a déclaré dans un communiqué de presse publié sur X que l'armée congolaise attribue ce massacre aux Forces démocratiques alliées (ADF), un groupe armé étranger originaire d'Ouganda mais opérant principalement dans la province agitée d'Ituri.
Le lieutenant Ngongo a souligné que cette attaque était un acte de vengeance visant à détourner l'attention de l'opération militaire conjointe menée actuellement par les Forces armées de la RDC et les Forces de défense du peuple ougandais (UPDF) contre les ADF.
Plus tôt, le 23 juillet 2025, la MONUSCO avait attribué une autre attaque perpétrée par des éléments des ADF à la mort de 47 civils à Eringeti, également dans la province d'Ituri, entre le 8 et le 9 juillet 2025.

