La capitale économique ivoirienne a accueilli les 25 et 26 juillet 2025 un important dialogue stratégique réunissant gouvernements, institutions régionales, secteur privé, société civile et partenaires techniques autour des politiques commerciales, du financement vert et de la transition énergétique en Afrique de l’Ouest.
Une initiative portée par le Centre Africain pour le Commerce, l’Intégration et le Développement (Enda CACID), avec l’appui de la Fondation Open Society Initiative for West Africa (OSIWA).
Le dialogue d’Abidjan vise à construire une feuille de route commune pour un développement économique durable et inclusif, dans un contexte marqué par l’opérationnalisation de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) et les défis liés au climat et à l’énergie.
C’est dans cette perspective que Mounirou Kane, coordinateur des programmes de recherche et des partenariats à Enda CACID, a expliqué : « Nous voulons engager des débats fructueux sur l’avenir des politiques commerciales en Afrique de l’Ouest, leur harmonisation au niveau régional, mais aussi sur la transition énergétique et les financements. »
Il poursuit en précisant : « Ce dialogue débouchera sur des recommandations destinées aux États et aux partenaires techniques. Nous venons de terminer un dialogue similaire en Afrique centrale. Deux études majeures seront également présentées. La mise en œuvre de la ZLECAf posera un véritable défi d’harmonisation des politiques commerciales en Afrique de l’Ouest. »
De son côté, Candide Bamezon-Toulan Leguédé, présidente régionale des femmes entrepreneures et femmes d’affaires de l’Afrique de l’Ouest, a salué l’initiative : « Ce dialogue vient à point nommé, surtout à ce moment charnière où nous devons concilier développement économique et exigences environnementales. »
Souleymane Barro, directeur exécutif d’Enda CACID, a quant à lui, mis en lumière les enjeux du financement vert : « Il existe un mécanisme appelé financement vert, différent du financement classique. Il est nécessaire, mais difficilement accessible en raison de critères d’éligibilité stricts. »
Il convient de noter que, selon le rapport 2024 d’Afreximbank, le commerce intra-africain est en progression : +12,4 % pour atteindre 220,3 milliards USD. Cependant, des défis subsistent, notamment la faible transformation locale des ressources, une forte dépendance aux matières premières et un manque d’infrastructures logistiques adaptées.
Face à ces constats, plusieurs pistes sont explorées pour corriger ces faiblesses : digitalisation des procédures douanières, création de zones industrielles spécialisées et amélioration des corridors commerciaux.
Dans ce cadre, quatre grandes thématiques ont été abordées lors des panels : politiques commerciales et transition énergétique ; financements verts adaptés aux réalités africaines ; gouvernance énergétique et coordination régionale ; innovations technologiques et solutions locales.
Les résultats attendus de ce dialogue sont l’adoption d’un relevé de conclusions partagées, le lancement d’un programme régional de renforcement des capacités, et la création d’une plateforme régionale de suivi-évaluation.
Cette rencontre sous régionale a posé les bases d’une action collective forte en faveur d’un commerce régional plus intégré, d’un financement vert accessible et d’une transition énergétique équitable. Il s’inscrit dans une dynamique de construction d’une Afrique de l’Ouest résiliente, sobre en carbone et économiquement intégrée.
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