Un atelier de clôture du projet « La dimension sociale de la transition écologique en Côte d’Ivoire », financé par le gouvernement français et mis en œuvre également au Sénégal et au Nigeria de 2021 à 2025 par l’Organisation internationale du travail (OIT), s’est tenu ce mercredi 3 décembre 2025 au Novotel Plateau. Depuis son lancement en 2021, le projet a jeté les bases d’une transition écologique juste et inclusive en Côte d’Ivoire, grâce à une collaboration étroite avec le gouvernement, les organisations d’employeurs et les syndicats de travailleurs.
Parmi les avancées majeures figurent l’élaboration de la stratégie nationale de promotion des emplois verts, destinée à orienter les politiques vers des opportunités durables, ainsi que la mise en place d’un répertoire des métiers et emplois verts, afin d’identifier et valoriser les compétences clés pour l’économie verte. D’autres acquis portent sur la réalisation d’une étude sur l’intégration de la protection sociale dans la transition écologique, garantissant que personne ne soit laissé pour compte, et sur l’appui à l’intégration de la transition juste dans les CDN 3.0, renforçant l’engagement du pays dans la lutte contre le changement climatique. Enfin, le projet a permis le développement du Green Jobs Assessment Model (GJAM), un outil innovant pour évaluer l’impact des politiques sur l’emploi vert.
Au nom de la directrice du bureau pays pour la Côte d’Ivoire, Mme Ndeye Coumba Diop, M. Jean Marie Kagado a indiqué, à l’ouverture des travaux, que l’atelier marquait non seulement la fin d’un projet incarnant l’ambition de construire un avenir où la transition écologique rime avec justice sociale, mais aussi le début d’une dynamique collective. Il a annoncé qu’une seconde phase du projet débutera bientôt, « pour amplifier les acquis, approfondir les réformes et soutenir la Côte d’Ivoire dans la mise en œuvre de politiques intégrées où transition écologique, travail décent et justice sociale avancent d’un même pas. »
Le coordonnateur national du projet, M. N’Goran Koffi Marcos, a expliqué que cette phase 2 prévoit l’accompagnement des collectivités territoriales, le soutien aux entreprises vertes, ainsi que le développement d’initiatives locales conciliant protection sociale, création d’emplois et lutte contre la déforestation. Des activités telles que la transformation des déchets de manioc en biochar seront étendues à d’autres localités. L’objectif de la transition écologique demeure de protéger les revenus, créer des emplois et réduire les inégalités.
Ce qu’il faut pour relever les défis
Le représentant de la directrice du bureau pays a reconnu que « les défis restent immenses », liés à la crise climatique qui aggrave les vulnérabilités et prive 3,8 milliards de personnes dans le monde de toute forme de protection sociale. Pour relever ce défi, il préconise d’investir dans des systèmes de protection sociale adaptés, de promouvoir le dialogue social comme outil de cohésion, de mobiliser les ressources nationales et internationales pour combler les déficits de financement, et de placer la justice sociale et les droits humains au cœur des actions.
Le représentant du ministre de l’Emploi et de la Protection sociale, M. Joel Anzan, a salué les résultats obtenus, soulignant la nécessité de mutualiser les initiatives en matière d’emplois verts, de renforcer la stratégie intégrée de promotion de l’emploi vert 2026-2030, et de placer la justice sociale au cœur des politiques environnementales. Il a rappelé l’engagement du gouvernement ivoirien à promouvoir une transition qui maximise les opportunités sociales et économiques liées à l’action climatique.
Emmanuel Akani

