Le Syndicat national des restaurateurs et des kiosques d’attiéké de Côte d’Ivoire (Synarek-CI) a annoncé, ce jeudi 4 décembre 2025, le lancement d’une campagne d’identification, d’enregistrement et d’assainissement des acteurs de la filière attiéké. Cette initiative marque une étape importante dans la modernisation d’un secteur majeur de la consommation ivoirienne.
S’exprimant devant la presse, la Directrice générale du Synarek-CI a indiqué que la restructuration de la filière commence par une production rigoureuse du manioc. Elle a souligné que l’organisation efficace de la chaîne de valeur est désormais indispensable pour renforcer la compétitivité nationale et internationale de l’attiéké.
« Un pays ne peut renforcer la valeur de ses produits locaux que s’il organise efficacement leur transformation sur place », a-t-elle déclaré, appelant à une coopération plus étroite entre producteurs, transformateurs, restaurateurs et commerçants.
Créé en 1997 et basé à Cocody Riviera Bonoumin, le Synarek-CI est présidé par Oté Jean-Thierry. L’organisation constate que la croissance de la demande en attiéké s’accompagne encore d’une forte informalité, de fausses déclarations, de faux points de vente et d’un manque de données fiables.
La campagne, qui débute le 5 décembre 2025, sera d’abord déployée dans les communes d’Abidjan à forte production d’attiéké avant de s’étendre à l’ensemble du pays.
Le programme s’articule autour de quatre axes : la mise à jour des fichiers des acteurs, le renforcement de la transparence, l’amélioration de la gouvernance interne et la lutte contre la fraude, notamment les usurpations professionnelles et les points de vente non conformes.
La Directrice générale a rappelé les propos du vice-président du syndicat, Dr Achou Abbé, selon lesquels la filière manioc–attiéké peut devenir un véritable moteur de création de richesse si les acteurs s’organisent et respectent les normes établies. Selon elle, l’objectif est de redonner à la filière attiéké sa pleine valeur économique et culturelle, tout en invitant les médias à accompagner cette dynamique nationale.
Produit emblématique de la gastronomie ivoirienne, l’attiéké bénéficie déjà d’une reconnaissance internationale. Le Synarek-CI souhaite cependant renforcer sa qualité, accroître la production locale et développer les opportunités d’exportation.
L’organisation estime que cette initiative constitue un tournant pour les milliers d’acteurs vivant de la transformation du manioc, souvent dans des conditions précaires. Elle affirme vouloir jouer un rôle central dans la modernisation de la filière, considérée comme stratégique pour l’économie et la sécurité alimentaire du pays.
JB

