L’Autorité des Marchés Financiers de l’UMOA (AMF-UMOA) a procédé, ce jeudi 04 décembre 2025 à Abidjan-Plateau, au lancement officiel de la réduction du cycle de règlement/livraison des transactions boursières, désormais ramené de J+3 à J+2. Une décision stratégique visant à renforcer l’intégration économique et financière au sein de l’Union.
Selon l’AMF-UMOA, cette réforme vise à améliorer la liquidité, réduire les risques opérationnels et renforcer l’attractivité du marché financier régional en l’alignant sur les meilleures pratiques observées sur les grandes places internationales.
Présidée par le ministre des Finances et du Budget, Adama Coulibaly, la cérémonie a réuni plusieurs représentants du système bancaire, d’établissements financiers, et des acteurs clés de l’écosystème boursier.
Représentant le président de l’AMF-UMOA, Dramane Diarra, Directeur des acteurs à l'autorité des marché a salué une réforme structurante.
'' Au-delà d’une simple évolution technique, cet accomplissement représente une avancée stratégique majeure, qui contribue à la modernisation de notre marché, au renforcement de sa compétitivité et à son intégration progressive dans les circuits financiers internationaux'', a-t-il déclaré.
Il a rappelé que cette évolution s’inscrit dans les orientations des hautes autorités de l’Union et dans la concession de service public accordée au DC/BR, qui prévoit à court terme la réduction du cycle de règlement-livraison, et à moyen terme, la mise en place d’un système de règlement en temps réel.
M. Diarra a également souligné que cette décision vient renforcer une série de réformes déjà engagées notamment dans la mise en service de la bourse en ligne (2019), l'adoption de la nomenclature des comptes-titres et espèces (2021), l'inscription en compte des clients finaux (septembre 2025) et le renforcement du dispositif LBC/FT (octobre 2024).
''Ces réalisations participent toutes d’un même objectif : bâtir un marché profond, liquide, transparent et apte à financer efficacement les priorités de développement de nos États et du secteur privé'', a-t-il indiqué.
Le Directeur général du Dépositaire Central/Banque de Règlement (DC/BR), Birahim Diouf, a insisté sur la portée opérationnelle de cette transition.
Selon lui, passer de J+3 à J+2 permet de réduire l’exposition du marché à plusieurs risques concernant la volatilité, la défaillance de contrepartie, les incidents techniques et les pressions de liquidité.
''Réduire le cycle de règlement, c’est accélérer la confiance, améliorer l’efficacité et aligner notre marché sur les standards internationaux les plus exigeants'', a-t-il dit.
Il a rappelé que de nombreuses juridictions majeures aux États-Unis, au Canada, à l'Union européenne et en Inde sont déjà à ce niveau, tandis que certaines places évoluent vers un cycle J+1.
Poursuivant, le Directeur du DC/BR a également présenté des indicateurs en nette progression avec plus de 24.000 milliards FCFA de titres en conservation à fin septembre 2025 ainsi que plus de 1.500 milliards FCFA de revenus distribués aux investisseurs sur la même période.
Représentant l’Association professionnelle des sociétés de gestion et d’intermédiation (APSGI), Eliane Alangba a rappelé que la mesure s’inscrit dans une dynamique de transformations majeures avec le passage du fixing à la cotation en continu (2013), la création de nouveaux compartiments boursiers (2021), la digitalisation des services financiers (Bourse en ligne, Digi-APE) et le renforcement du cadre réglementaire.
''Cette réforme apporte une véritable valeur ajoutée à notre marché. Elle améliore la liquidité, réduit le risque de contrepartie et ouvre la voie à une diversification accrue de la base d’investisseurs'', a-t-elle révélé.
Elle a également souligné que la BRVM rejoint ainsi les places financières les plus innovantes du continent, et se rapproche des standards européens, asiatiques et nord-américains.
EA

