La 3ᵉ édition du Forum des Citoyennetés Actives a officiellement ouvert ses travaux ce jeudi dans un hôtel du Plateau, autour du thème : '' Démocratie et citoyenneté : qui décide, qui agit, pour qui ? ''.
Organisé par l’Institut Delayam pour la Citoyenneté Active (IDCA), en collaboration avec la Fondation Friedrich Naumann pour la liberté, ce rendez-vous citoyen a réuni de nombreux étudiants, acteurs de la société civile et partenaires institutionnels, dans un contexte marqué par une fragilisation des institutions démocratiques et une baisse de la participation citoyenne.
Face à la méfiance croissante envers les systèmes politiques et aux défis de gouvernance en Afrique de l’Ouest, les organisateurs entendent faire de la citoyenneté active un levier stratégique pour revitaliser la démocratie. À cet effet, cette 3ᵉ édition se tient exceptionnellement en deux temps complémentaires, combinant réflexion stratégique, co-construction d’outils, valorisation d’initiatives citoyennes réussies et lancement de mécanismes durables au service de l’engagement citoyen.
L’objectif général du forum est de réinterroger les rôles, responsabilités et leviers d’action des citoyens, des décideurs et des institutions, afin de renforcer et co-construire les moyens d’une citoyenneté active, éclairée et influente.
Les échanges ont été marqués par l’organisation d’un panel, d’une table ronde et d’un retour d’expérience sur une initiative citoyenne.
Le panel a porté sur le thème : '' Co-construction de l’action publique : du plaidoyer à la collaboration '', tandis que la table ronde s’est intéressée à la problématique du financement de la citoyenneté active.
S’exprimant à cette occasion, le Secrétaire général de l’IDCA, Sékou Bamba, a insisté sur le rôle fondamental de la citoyenneté active dans la consolidation démocratique.
'' Il faut interroger la manière dont les citoyens peuvent s’engager, proposer, construire, et comment les jeunes, les femmes et la société civile peuvent traduire leurs préoccupations en actions concrètes et impactantes '', a-t-il déclaré.
Pour lui, il est essentiel '' d’encourager les leviers qui favorisent l’engagement, la prise d’initiative et la capacité collective à transformer le monde qui nous entoure''.
Il a également souligné que ce forum constitue '' une opportunité d’analyse de l’impact démocratique de nos engagements, en veillant à ce que les citoyens en soient les premiers bénéficiaires''.
Selon M. Bamba, cette rencontre permettra d’explorer plusieurs pistes afin de réorienter les rôles du citoyen, tout en valorisant les expériences concrètes d’action citoyenne et en célébrant des modèles réussis.
Il a par ailleurs annoncé la célébration du partenariat entre l’IDCA et l’Institut National Polytechnique Félix Houphouët-Boigny (INPHB), prévue pour le premier trimestre 2026. Cette occasion servira de cadre au lancement des bases d’un salon de la pensée citoyenne, mûri depuis plusieurs années, et destiné à financer des projets portés par des acteurs innovants.
'' Il faut influencer les débats publics qui engagent l’intérêt des générations futures et proposer des actions pragmatiques et innovantes, à partir de solutions réalistes et applicables '', a-t-il ajouté, avant de remercier la Fondation Friedrich Naumann et l’ensemble des partenaires.
Clôturant son intervention, le Secrétaire général de l’IDCA a lancé un appel à la mobilisation.
'' Nous avons besoin de vos voix, de vos idées et de vos énergies pour imaginer une démocratie plus participative et une citoyenneté plus dynamique. Nous restons convaincus de l’engagement de chacun pour bâtir un monde meilleur'', a-t-il voulu.
La conférence inaugurale a été animée par le Pr David Koffi N’Goran, autour du thème central de cette 3ᵉ édition. Dans son exposé, le conférencier a dressé un tableau critique de l’évolution démocratique sur le continent africain.
Il a notamment déploré la persistance des coups de force, soulignant qu’en Afrique, 110 de ces coups d’État ont été des réussites.
Le Pr N’Goran a également pointé le problème du renouvellement des élites, indiquant que la moyenne d’âge des gouvernants africains oscille entre 65 et 92 ans.
'' Selon la littérature existante, pas moins de 48 pays sur les 54 que compte le continent se sont abonnés à des changements constitutionnels visant à prolonger des régimes autocratiques '', a-t-il fait observer.
EA

