La belle victoire des Éléphants endeuillée : 19 morts et 132 blessés hier au stade Houphouet-Boigny

Avec la manière, l’équipe nationale de Côte d’Ivoire a fait exploser son homologue malawite (5-0) hier, dans un stade Houphouet-Boigny plein à craquer.

Quand les Eléphants veulent, rien ne peut les arrêter. Le pyromane malawite qui a osé les défier, hier soir, en a fait les frais. 5-0! Une véritable démonstration de force. Romaric a ouvert très vite la voie du succès (1-0, 28e sec). Cinq minutes après, Drogba a doublé sur penalty (6e mn) et triplé la mise (27e mn). Baky a signé un premier but que l’arbitre algérien, Djamel Haimoudi a refusé (45e mn) avant de revenir se présenter tout seul face à Swadick Sanudi, le gardien de but malawite (85e mn), après un magnifique but de la tête signé Salomon Kalou (59e mn). La bande à Vahid aurait pu en mettre davantage, que personne n’aurait eu à redire. Les Eléphants étaient trop forts pour les Flames. Les Malawites ont-ils été victimes de leur arrogance? Toujours est-il que les Flames n’hésitaient pas à brandir leur victoire historique sur l’Egypte (bourreau des Eléphants ivoiriens en demi-finale de la Can 2008, au Ghana) en juin dernier comme un trésor de guerre. Les propos de l’entraîneur Phiri Kinnah dans la presse ivoirienne ont suffi pour fouetter l’orgueil des Eléphants. Les Flames n’ont tiré que trois fois dans les buts de Copa (43e, 57e et 80e mn).

Cette fois, les Eléphants dans de très bonnes dispositions psychologiques et physiques, n’ont pas tergiversé. Dès le coup d’envoi, ils assiègent le camp adverse. Juste après une tentative avortée de Salomon Kalou sur l’aile gauche (10e mn), Eboué hérite du cuir et comme chez les Gunners, l’Ivoirien avale tout le couloir droit et centre en retrait pour une tête rageuse de Romaric qui ouvre le score (28e sec). Les Flames moins ravivés prennent conscience du danger qui les guette. Ils tentent, en vain, de limiter les dégâts. C’est la débandade, le braconnier est pris en chasse par l’Eléphant. 5e minute, belle lecture de jeu de Romaric qui décale Baky à gauche. Le Marseillais fonce sur la cage adverse. Il est rudoyé en pleine surface de réparation. Drogba transforme le penalty sifflé par l’arbitre algérien (2-0, 5e mn). Le Malawi, embarrassé, doit-il défendre ou continuer d’attaquer?

Avec cette puissance de feu des Ivoiriens (Drogba-Baky-Kalunho) avec trois magnifiques pistons comme Maestro, Romaric et Kouamatien dans l’entre jeu, les poulains de Phiri ne pouvaient que subir le match. Cette fois, c’est Chico qui trouve la poitrine de Didier Drogba. Celui-ci amortit, fait une demi-pirouette droite suivie d’une tête piquée et d’un canon du pied gauche qui fait mouche (3-0, 27e mn). Le stade Houphouet-Boigny est en ébullition. Feux d’artifice par-ci, pétards par-là, les supporters avaient tout prévu. Ce sera la dose pour cette première mi-temps.

Mais les Eléphants qui en avaient gros sur le cœur ont continué sur leur lancée en seconde période. Après une tentative manquée de Chiukepo Nzowoya (Malawi, 56e mn), Baky centre au deuxième poteau pour Salomon Kalou qui signe le 4e but (59e mn). Avant de revenir ajouter son nom sur la liste des buteurs de ce match. Drogba, passeur sur ce but, laisse Baky se présenter seul face au portier des Flames. Le pauvre Swadick encaissait son 5e but de la soirée.



Paul Bagnini