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Politique Publié le lundi 26 novembre 2018 | Partis Politiques

Interview/Kouyaté Abdoulaye (après l’invalidation du vote de Lakota) : « Le cas Lakota, est un dangereux précédent »

© Partis Politiques Par PR
Kouyaté Abdoulaye invité des grands rendez-vous de l`Expression
Abidjan le 20 septembre 2018. Dans le cadre de sa tribune intitulée "les grand rendez-vous de l`Expression", le quotidien a reçu ce jeudi le président des Enseignants Républicains, Kouyaté Abdoulaye, candidat à la mairie de Lakota. Photo : Kouyaté Abdoulaye, président des Enseignants Républicains
Kouyaté Abdoulaye, le député de Lakota conçoit mal l’invalidation du vote de Lakota et soupçonne son adversaire d’avoir œuvrer dans ce sens en assassinant le jeune Oumar Djiguiba.

On vient de l’apprendre, la Cour suprême a invalidé votre élection à la tête de la municipalité de Lakota. Quel sentiment vous habite en ce moment ?

Ecoutez, c’est une décision de justice. En tant que citoyen, en tant que républicain, je prends acte de cette décision qui a été prise. Quand bien même j’aurais une réaction, c’est une décision sans recours parce que la loi ivoirienne soutient qu’après les élections, lorsque l’instance suprême rend son arrêt, il n’y a pas de recours. Alors je me plie à cette décision de justice. Il ne reste plus maintenant qu’à nous préparer et repartir aux élections quand le gouvernement va fixer la date réelle de ces élections. Mais j’ai un réel pincement au cœur pas pour moi personnellement, mais pour tous ces amis qui sont de Lakota et surtout mes amis du Rhdp de Lakota qui se sont saignés à blanc, pour obtenir ces résultats, sans ambages. Mais, il faut dire que je m’attendais un peu à ça…

Quels sont les actes qui, selon vous, justifieraient alors cette décision de la Cour suprême sur le terrain ?

Je dois rappeler que j’ai eu des premières informations qui m’ont fait savoir que la Cour suprême me donnait vainqueur. Et après quand cette décision est venue dire le contraire, j’ai joint mon avocat, qui a donné pour raison principale qui aurait pesé, le fait qu’il y a eu mort d’homme à Lakota. Evidemment, si c’est ce que les textes ivoiriens disent, moi je n’ai rien à dire. Alors, il serait bien que la justice cherche à savoir pourquoi il y a eu mort d’homme ? Je le dis parce que le cas Lakota, est un précédent très grave, je dirais un dangereux précédent. Parce que si un candidat sachant qu’il part perdant pour une élection décide d’assassiner quelqu’un pour ces élections soient invalidées, je crois que ce n’est pas normal. A Lakota tout concourait au fait que le maire sortant ne voulait pas de ces élections parce que tous les sondages le donnaient perdant depuis six mois avant le vote. Donc la seule alternative qu’il avait, c’était de poser des actes allant dans le sens de l’invalidation et il a ardemment travaillé dans ce sens jusqu’à assassiner le jeune Oumar Djiguiba. Alors si tel est le cas, il faut craindre que dans le futur, il y ait un précédent. Samy Meri a lui-même vandalisé des urnes. Non seulement avec des loubards mais de sa propre main il a cassé des urnes. Quelle est la réaction de la justice ivoirienne face à l’assassinat gratuit d’un citoyen ivoirien ? Il faudra que la loi table évacue cet aspect des choses.

Qu’est-ce qui vous fait dire que le maire sortant a travaillé uniquement dans le sens de l’invalidation de ces élections ?

J’en ai les preuves. Le 10 novembre 2017, Samy Meri a tenu une réunion en présence de sa mère, de Mme Vodié, d’un certain Demba Sylla et de son chauffeur, à l’ancien restau chez Paco pour mettre sa stratégie en place. La première des choses, c’était de se battre pour que je ne sois pas candidat. La deuxième des choses, était de me dénigrer auprès de la presse. La troisième stratégie était de faire les déportations des électeurs, puisque je l’ai battu de plus de 2000 voix dans la commune lors des législatives, il fallait qu’il les rattrape. Et si tout cela échoue, comme ce fut le cas, il fallait perturber fortement ces élections pour qu’elles soient invalidées. Et c’est ce qu’il a fait. Il a fait détruire mes pancartes de campagne alors même que les ministres Kandia Camara et Sidiki Konaté étaient présents dans la ville. Il fait saccager mon domicile où ses loubards ont poignardé quelqu’un au couteau. Il a saccagé les urnes et quand il a vu que cela ne suffisait pas il fait tuer le jeune Djiguiba. Tout cela pour obtenir un report du vote.

Dans une interview, Samy Meri a soutenu que le jeune Oumar Djiguiba est décédé suite à un affrontement des jeunes. Or vous, vous parlez d’assassinat.
Oumar Djiguiba n’est pas mort à la suite d’un affrontement. Le jour du vote, en entretien avec le préfet, le commissaire de Lakota a reconnu avoir découvert sur les loubards de Samy Meri des machettes et trois pistolets. Et même devant le préfet, Samy Meri a donné ordre à ses loubards de casser des urnes. Quand le préfet a voulu l’interpeller, il lui a répondu : « faites votre travail, moi je fais le mien ». C’est après avoir vandalisé les urnes qu’il souhaitait, qu’il passait avec son cortège devant le siège du Rdr et a aperçu le jeune Oumar Djiguiba au bord de la route. Il était bel et bien dans le cortège. C’est même lui qui a indiqué le jeune à ses loubards qui se sont rués sur lui pour le tuer à coup de couteaux. Cela s’est passé en présence de plusieurs dizaines de personnes présentes devant le siège. Le ministre de l’Intérieur informé de la situation, a voulu nous parler à deux chez le préfet, il a refusé de se rendre à ce rendez-vous et est parti de la ville. La CEI a ensuite changé les urnes et le vote s’est déroulé correctement avec un taux de participation supérieur aux précédents taux de participations dans la ville.

Face à cet assassinat, quelle suite juridique vous comptez donner à l’affaire ?

Nous avons confiance en notre justice. Nous avons porté plainte. La famille aussi a porté plainte. Il y a un avocat commis à l’affaire. Mais, nous sommes étonnés qu’un assassinat commis devant une centaine de témoins tarde ainsi à être élucider.

Avec quel esprit vous repartez à ce vote ?

Nous n’attendons que la date officielle pour aller reprendre notre victoire. Il ne faut pas que les gens pensent qu’on peut nous effrayer ou nous intimer. Nous partons vainqueur à cette élection. Je lance un appel à la diaspora, à toute la population militante et civile de Lakota de se mobiliser pour cette élection.
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