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Société Publié le mercredi 29 juillet 2020 | AIP

Tabaski 2020 : Les transactions au ralenti sur le marché du mouton à Odienné (reportage)

© AIP Par Serge T.
Tabaski 2019: Ambiance au marché de bétail de Port-Bouët
Jeudi 08 Août 2019 Abidjan. Ambiance au marché de bétail de l`abattoir de Port Bouët en prélude à la Tabaski
Odienné, Les transactions sur le marché du mouton connaissent un ralentissement peu habituel à Odienné, une ville à forte majorité musulmane, est-il donné d’observer, à quelques jours de la célébration de la fête de la Tabaski.

L’offre est disponible, mais les acquéreurs manquent à l’appel. En plusieurs endroits de la ville des marchés se sont improvisés, offrant le même spectacle. Des béliers, de tailles diverses, amassés en grand nombre. A côtés, les propriétaires, alertes, guettent le moindre mouvement en leur direction.

A quelques encablures du grand marché, de part et d’autre de la voie principale menant à Gbéléban, juste au niveau du bas-fond situé à deux pas du stade municipal, sont installés deux de ces espaces occasionnels de vente de mouton, à la faveur de la fête du sacrifice (la Tabaski).

Koné Aboubacar, vendeur, tient l’un de ces espaces, avec quatre autres amis. Affichant de l’optimisme pour les jours à venir, il reconnait cependant, pour l’heure, une certaine « lenteur », au niveau du marché, cette année, en comparaissant de 2019.

« L’année dernière était mieux. Par jour je pouvais vendre une dizaine de moutons. Aujourd’hui j’ai, à peine, un ou deux acheteurs. Et les négociations sont vraiment serrées », a-t-il confié.

Etabli sur un espace vert, au niveau de la clôture, avant, de la préfecture, Salifou Diabaté déplore la même situation, lui qui jusque-là n’a pu franchir que la barre de quatre moutons vendus par jour, là où l’année dernière il avait été très tôt été confronté à une rupture.

Pareil pour Aboudramane Koné, revendeur de mouton au quartier résidentiel, installé sur un terrain herbeux au niveau de la résidence Moctar Touré. « J’ai acquis une centaine de têtes, c’est une dizaine qui est sortie jusque-là. L’an dernier c’était vraiment intéressant mais cette année, il n’y a rien », a-t-il regretté, au milieu de ses béliers.

Pour lui, tout comme ses collègues sus cités, la crise sanitaire mondiale du covid-19 et ses répercussions économiques, durement ressenties par les populations, explique cette situation de mévente, estimant le marché à la portée de toutes les bourses, pour des prix allant de 30 000 F CFA à 350 000 F.

« Il y a des vieux qui sont passés me voir pour me dire qu’ils ont des quantités d’anacarde en leur possession. Or il n’est pas possible de troquer un bélier contre de l’anacarde. C’est vraiment dur pour eux », a conté le jeune revendeur.

De l’avis des acquéreurs cependant, même si les difficultés économiques liées au covid-19 sont réelles, une hausse des prix comparativement à la qualité et à la forme des bêtes explique plus la lenteur observée au niveau du marché.

« Il faut le reconnaître, les prix ne sont pas du tout abordables », a fait remarquer, sur un espace de vente, Touré Lanciné, déplorant une surenchère.

« Là on me parle de 250 000 F pour un mouton dont la taille ne vaut pas celui que j’ai pu acquérir l’an passé à 125 000 F. C’est trop. J’ai prévu le même budget. On va discuter j’espère qu’on tombera d’accord ».

Tout comme lui, Barry Alpha Mamadou, estime que « tout a augmenté » même dans les villages où des moutons dont on pouvait se procurer auparavant à 45 000 F sont aujourd’hui vendus à 70 000 F. plus cher même qu’en ville où des bêtes de la taille sont vendus à 65 0000 F. « Mais comme il faut immoler, on va immoler », a-t-il exprimé, mettant en avant la foi.

Conscient lui aussi d’avoir payé un peu plus cher, pour la bête que son fils tenait fermement à l’arrière de sa moto, Touré Mamadou a également rendu grâce à Allah qui lui donne de sacrifier à ce rite de sa religion.

L’Aïd al-Adha ou l’Aïd el-Kebir, est la plus importante des fêtes musulmanes. Elle est appelée Tabaski dans les pays d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique Centrale ayant une importante communauté musulmane.

Fête annuelle, elle commémore l’alliance d’Ibrahim (l’Abraham des juifs et des chrétiens) avec Dieu. Elle est marquée traditionnellement par l’immolation d’un mouton, voire d’une chèvre ou d’un veau. Seuls les chevaux, les ânes et les chameaux ne peuvent être sacrifiés. La fête, qui a lieu cinquante jours après la fin du ramadan, signe la fin du pèlerinage à La Mecque.

La communauté musulmane en Côte d’Ivoire célèbre la Tabaski 2020, vendredi 31 juillet.

(AIP)

kg/ask
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