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Politique Publié le mercredi 23 mars 2011 | Nord-Sud

Fuyant les bombardements de Gbagbo - Des voyageurs en danger de mort

La traque des civils par les partisans de Laurent Gbagbo se poursuit jusqu’à l’intérieur du pays. Où, sur les routes, d’autres les agressent au prétexte qu’ils sont des rebelles.

S’ils le pouvaient, Laurent Gbagbo et ses partisans traqueraient ceux qui ne sont pas de leur camp jusqu’au bout du monde. Alors que ces derniers fuient les fréquents bombardements aux mortiers et autres exécutions sommaires dont ils sont victimes dans la capitale économique, des pro-Gbagbo leur font vivre l’enfer sur les routes. Dans certains départements, des barrages d’auto-défense ont été érigés à la recherche de pseudo-rebelles. A cause de leur patronyme ou de leur faciès, d’innocentes personnes sont contraintes de descendre des véhicules de transport. Avant d’être froidement exécutées au fusil ou à l’arme blanche.
Les pays attié et abbey sont l’une des zones les plus dangereuses. On a encore en mémoire l’assassinat de quatre Lobi dans cette partie du pays. Ils ont été sommés de sortir de la voiture et ont été conduits dans la brousse pour être tués. Samedi dernier, un jeune chauffeur a été tué à Mouapé. Il a eu la malchance de cogner un jeune attié. « A un des barrages du village, le chauffeur a voulu s’arrêter quand ses freins l’ont lâché. Il a donc percuté un véhicule en stationnement qui a percuté un jeune attié. Celui-ci n’est pas mort. Mais il n’en fallait pas plus pour provoquer la colère de ses camarades. L’apprenti a eu la vie sauve en allant se réfugier à la gendarmerie. Le chauffeur s’est réfugié chez le chef du village. Il croyait y trouver protection. Au lieu de lui apporter secours, le chef l’a livré à ses bourreaux qui l’ont tué », a confié une personne proche de Ouattara, le défunt. Selon des témoins, le voyage est devenu infernal dans les localités attié. Pour rallier Adzopé et Akoupé, il faut mettre trois heures au lieu d’une demi-heure. Parti, lundi, d’Abidjan à 6h 30, c’est à 19h 30 que K.F. est arrivé à Abengourou. 13 heures pour un voyage qui dure habituellement 3 heures. « Il y a plus d’une trentaine de barrages en route. Dans le pays attié, tous les voyageurs paient de l’argent. Et, ceux qui sont du Nord sont séparés du reste du groupe et ils paient plus que les autres. Selon K.F., les jeunes Attié sont armés de fusils et d’armes blanches à double tranchant. Prêts à tuer tout individu qui sera taxé de « rebelle ».
La question qu’on se pose est de savoir quel est le critère d’identification desdits « rebelles » ? A l’évidence, ils se résument aux amulettes et aux patronymes. Ou même une simple bague au doigt. Sauf pour ceux qui sont en train de mener la chasse à tout ce qui n’est pas de leur bord.

Bamba K. Inza
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