Les acteurs de la filière café-cacao continuent de broyer du noir, malgré la mise en place d'un mécanisme de financement pour accompagner les coopératives de bases. Lancée début octobre 2008, la campagne de commercialisation de la filière cacao tire à sa fin. Malheureusement, sur près de 2000 coopératives que compte le secteur, seule, une d'entre elles a eu droit au financement. En effet, suite à la détention préventive des leaders de la filière café-cacao à la Maison d'arrêt et de correction d'Abidjan (Maca), au mois de juin dernier, le Président de la République, Laurent Gbagbo, a pris un décret et une ordonnance et mis en place un comité de gestion, dirigé par M. Gilbert Anoh N'Guessan, pour une période de sept mois. Objectif : mettre en place un mécanisme de financement afin de permettre aux coopératives de bases de participer activement à la campagne. Près de quatre mois après, le constat est amer. Sur les 2000 coopératives, seule une a reçu les financements. Le reste attend toujours. Pour quelle raison ? A la Caisse de stabilisation au Plateau, siège du comité de gestion de la filière, les responsables indiquent que, le financement des coopératives ne doivent plus se faire comme par le passé. " Les coopératives doivent désormais nous prouver que les coopératives existent ", lance un des membres du comité. Avant de se souvenir que, par le passé, des erreurs ont été commises par le Fonds de Développement pour la promotion des activités des producteurs café-cacao (Fdpcc), où plus de 18 milliards de FCFA ont été octroyés aux coopératives sans que celles-ci ne remboursent. Pour ce dernier, rien ne doit plus se faire au hasard. Il explique également que les Président des coopératives sont informés du nouveau mode de financement. Puisqu'une grande tournée de sensibilisation a été organisée dans toutes les régions productrices du cacao pour expliquer le nouveau processus du financement. Les responsables des coopératives ne récusent pas cette nouvelle méthode du comité de gestion. Mais, ils font savoir qu'il est trop tard. Parce que les cabosses se font très rares dans les plantations, et plus grave, les pisteurs, financés par certaines multinationales ont pris le dessus et payent très mal le kilogramme du cacao aux producteurs de bases. Pour pallier ces difficultés, le comité de gestion de la filière organise à partir d'aujourd'hui, un atelier national à Yamoussoukro afin de lever l'équivoque. Il s'agira également pour le comité de gestion de restituer les résultats de l'opération de recensement des producteurs de café-cacao, lancé en 2004 et le lancement officiel du programme quantité-qualité et de croissance.
Joseph Atoumgbré
attjoseph@yahoo.fr
Joseph Atoumgbré
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