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Société Publié le jeudi 8 janvier 2009 | Notre Voie

Front social en 2008 : Comment l`Etat a désamorcé la bombe

L’année 2008 qui vient de s’éteindre, au niveau du front social, n’a pas été de tout repos. L’Etat, parfois mis en difficulté par les remous sociaux, a dû sortir le grand jeu, pour calmer les ardeurs des travailleurs.

De quoi sera faite l’année 2009 pour les travailleurs de Côte d’Ivoire ? Une année dont quelques petits jours viennent seulement d’être franchis. Après une débauche d’énergie matérialisée par des grèves et arrêts de travail parfois controversés, les travailleurs ivoiriens retiennent leur souffle à l’entrée de cette nouvelle année. Mais que de chemin parcouru pour y arriver !

Le forum social de 2007 n’avait pas suffi

Les premières assises du monde du travail qui se sont déroulées du 26 février au 2 mars 2007, à Bassam, n’ont pas eu suffisamment d’impact sur les travailleurs. Un forum social dont l’objectif était clair. En effet, il s’agissait de connaître et de régler de façon consensuelle et durable les problèmes et les préoccupations exprimés par les acteurs du monde du travail. Cette tâche, bien entendu, passe par l’amélioration des conditions de vie et de travail de tous les travailleurs, favorisant l’apaisement du front social et la relance des investissements. C’est pourquoi le thème autour duquel s’est articulé ce forum social était édifiant. C’est-à-dire, “La Refondation du monde du travail, pour une fonction publique moderne et efficace et un secteur privé dynamique”. En octobre dernier, le constat du ministre de la Fonction publique et de l’Emploi, Pr. Hubert Oulaye, est plein d’amertume. C’était au forum bilan, toujours dans la cité des insulaires. “Il convient de faire remarquer que malgré l’adoption des mesures consensuelles au forum social et qui devait conduire à l’apaisement du front social, nous avons assisté à des mouvements de grève dont les revendications avaient trouvé solutions lors du forum social. Ces grèves, caractérisées par le non respect des procédures légales et les troubles délibérés à l’ordre public, ont perturbé plusieurs services notamment l’enseignement, les affaires maritimes et les professions judiciaires”, relève-t-il. En reconnaissant toutefois que les remous expriment “l’impatience des travailleurs de voir réaliser le plus rapidement possible des réformes adoptées”. Justement cette situation relevée par le ministre de la Fonction publique va amener le gouvernement à prendre le taureau par les cornes. “Les grèves à répétition avant, pendant et après le forum social nous ont placé dans la délicate de discussions parcellaires. Nous avons dû nous y résoudre à notre corps défendant. Les centrales syndicales ont exprimé leurs désaccords quant à cette évolution imprévue de la mise en œuvre des résolutions du forum social”, souligne le locataire du département de la Fonction publique.

Les mesures de sauvetage

Il faut rappeler qu’à la clôture du préforum social de 2007, le président de la République, M. Laurent Gbagbo, avait marqué son accord de principe quant à la prise d’un certain nombre de mesures éminemment sociales. En 2008, l’acte a été joint à la parole. Puisqu’on a noté la suppression du départ à la retraite à 30 ans, l’acquisition de la prime de transport, la mise en œuvre du profil de carrière, la résolution indiciaire, le changement du régime indemnitaire et les questions liées au reclassement. Ce n’est pas tout. Le gouvernement a signé 10 accords avec le représentant des secteurs d’emploi. Ce sont le secteur de l’enseignement supérieur et de la recherche, le secteur hospitalo-universitaire et le secteur des cadres supérieurs de la santé. A ces secteurs, même si la liste est loin d’être exhaustive, ajoutons les greffiers, l’enseignement primaire et assimilé, les agents techniques de la santé, les eaux et forêts et les agents de douane.
Evidemment, le gouvernement a consenti d’énormes efforts pour supporter les effets financiers de ces réformes historiques. Que les autorités ont mises dans la balance pour arrêter net la progression des remous sociaux. Ces efforts financiers portant donc sur les primes, le reclassement, le relèvement des indices et de la nouvelle grille salariale devront coûter à l’Etat la bagatelle de 120 milliards de FCFA. Ces réformes qui devront continuer jusqu’en 2011 devont coûter 280 milliards FCFA à l’Etat. Cette réalité a donc amené les partenaires sociaux à accepter une prorogation de la date du déblocage des salaires. Ce déblocage qui lui devra coûter une enveloppe de 90 milliards FCFA. On comprend donc aisément pourquoi les centrales syndicales ont opté pour l’enveloppe de 120 milliards FCFA. Très attendue à compter de l’année 2009. D’où l’impatience qui gagne déjà certains groupements syndicaux qui brandissent la grève pour mettre la pression sur l’Etat.

Mais, attention, réalisme oblige, des accords complémentaires ne sont pas à écarter, la sortie de crise nétant pas encore effective. Or, visiblement, ces accords ont été passés en prévision d’une éventuelle sortie de crise. Ce qui ouvrirait grandement les portes d’une santé financière au niveau de l’Etat.

Félix Téha Dessrait dessrait@yahoo.fr
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