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Économie Publié le samedi 10 janvier 2009 | L’intelligent d’Abidjan

Développement durable dans la cacaoculture : Les difficultés de la filière passées au peigne fin

Réunis à l’hôtel Président de Yamoussoukro les 8 et 9 janvier 2009, les acteurs nationaux de la filière café-cacao ont réfléchi sur de nouvelles stratégies de développement durable et de la promotion de la politique de la qualité, quantité et de l’accroissement de leurs revenus.

Le vendredi 9 janvier 2009, plusieurs communications ont précédé la conclusion des travaux. Ces échanges ont porté sur les difficultés majeures qui nécessitent immédiatement des solutions. Selon M. Robert Yapo, représentant du CGFCC (Comité de gestion de la filière café-cacao), la filière souffre d’une diminution du patrimoine forestier, de la non maîtrise des techniques de production durable, de la baisse du niveau de production, du vieillissement des plants, du relâchement du conseil agricole, de l’instabilité des prix. Toute chose qui, à en croire le représentant du CGFCC, constitue non seulement une menace réelle pour le monde agricole, mais aussi pour l’Etat qui risque de voir une partie de ses sources de revenus disparaître par manque d’attention ou de politique (réelle) d’accompagnement et de suivi de ce secteur. En plus de ces difficultés dont le cas nécessite un suivi, M. Robert Yapo a relevé la forte pression parasitaire qui contribue à la réduction de la cacaoculture et de la caféiculture, sans oublier la question du foncier rural, de l’inadaptation du cadre institutionnel à l’environnement actuel, du désintéressement des jeunes au retour à la terre, dû au manque de politiques d’incitation causées par l’instabilité des prix et d’autres facteurs internes. Pour accroître la production cacaoyère et caféière ivoirienne et éviter à l’Etat de Côte d’Ivoire beaucoup de déperdition, M. Ano N’guessan Gilbert, Président du Comité de gestion de la filière et son équipe ont proposé aux paysans un programme qui se résume au triptyque Qualité-Quantité et Croissance (2QC). Il s’agit à travers ce programme d’améliorer la qualité et la quantité de la production depuis le bord champ, en formant les producteurs sur les techniques de production durable, sur les techniques de régénération des plants. A ce titre, le comité de gestion s’est dit partant pour que les paysans aient facilement accès au matériel végétal. Soucieux de l’instabilité des prix, le comité de gestion a, au cours de sa présentation d’hier, encouragé les paysans à diversifier leurs sources de revenus, tout en maintenant les deux principales cultures (café-cacao) qui représentent aujourd’hui près de 40% des recettes de l’économie nationale et 10% du Produit intérieur brut. C’est la raison pour laquelle, le Comité de gestion, dans sa vision à long terme, encourage la valorisation et la transformation locale du café et du cacao. En ce qui concerne le cadre institutionnel et la loi coopérative, les producteurs et les préfets ont été tous rassurés sur les dispositions en cours pour que les erreurs du passé (qui ont entraîné la floraison de coopératives) soient corrigées. Ano N`Guessan s’est engagé à poursuivre les actions déjà entreprises, en terme de dotation des zones rurales en infrastructures routières, socio-sanitaires, tout en apportant des corrections là où il faut. En appui au comité de gestion, des structures dont l’ANADER, le CNRA se sont dit prêtes à accompagner la politique de développement durable, à travers les équipes techniques déjà présentes sur le terrain. Les résolutions de l’atelier seront rendues publiques dans les jours à venir .

Les coopératives au banc des accusés

Au cours des différentes interventions de la journée du vendredi 9 janvier 2009 sur la mauvaise qualité du café et du cacao, les coopératives et les pisteurs ont été pointés du doigt, en tant que responsables. Aux dires des paysans, les coopératives et les pisteurs se livrent une concurrence sans merci. Car, cherchant à avoir plus de quantité, ceux-ci ne font aucun effort en matière de contrôle qualité. Ils ramassent tout à leur passage. Toute chose qui, pour les paysans, est à l’origine de la décote de 50 FCFA/Kg que subit la production nationale sur le marché mondial. Pour mettre fin à ce système qui dégrade l’image du cacao ivoirien, plusieurs intervenants ont convenu de la mise en place de centrales d’achat. Un système qui fera disparaître peu à peu la multitude de coopératives et fera en sorte qu’il y ait désormais moins d’intervenants dans la chaîne, de sorte à éviter des pertes sur le marché chiffrées à près de 60 milliards de FCFA. Toujours dans le cadre de l’amélioration de la qualité du cacao, des intervenants ont suggéré que le contrôle s’étende au niveau des sociétés. Une démarche si elle est suivie, disent-ils, pourrait éviter que des sacs contenant des pointes soient convoyés en Europe. Ce qui, selon toujours ces mêmes intervenants, éviterait des préjudices à la filière et à l’économie nationale.

Honoré Kouassi
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