Une grenade avait fait plus de sept victimes le premier janvier 2008 dans la ville de Bondoukou. Sans oublier les affrontements des populations koulango et lobi dans la localité de Marahui qui avait fait plus de huit morts et de nombreux blessés. Après ces tristes souvenirs, la région du Zanzan et particulièrement le département de Bondoukou, en cette année 2009, se réveille avec une nouvelle tragédie : une bande de tueurs non encore identifiée sème la tristesse sur son passage en tuant de braves paysans dans leurs plantations et sur les pistes des villages. On dénombre actuellement pour les cas signalés, quatre morts et un blessé. Quatre arrestations dont deux personnes à Pinda-Boroko, une personne à Laoudiba et une autre personne à Lomo. Tout a commencé le 27 décembre 2008 dans le village de Kiramissé Un paysan a eu la gorge tranchée par un jeune homme dans son champ. Chose curieuse, le tueur, après son forfait, s'est couché auprès de sa victime. Et c'est sur le lieu qu'on l'a saisi et mis à la disposition des autorités judiciaires. Il purge en ce moment sa peine d'emprisonnement à la maison d'arrêt et de correction de Bondoukou. A la dernière nouvelle, il s'avère qu'il est un malade mental. Mais si l'acte de ce fou solitaire est compréhensible, les crimes commis dans les localités de Transua, Siago et l'assassinat manqué de Pinda Boroko ne sont pas des cas isolés. A Siago dans la sous- préfecture de Gouméré, M. Kouassi Kouman a été découpé à la machette alors qu'il nettoyait sa plantation de café. Appelant au secours, celui qui est venu le secourir a affronté courageusement le tueur qu'il a même réussi à blesser avant que lui aussi ne décède des suites de ses blessures pendant son évacuation au Chr de Bondoukou. Une femme enceinte aurait été aussi tuée dans la sous-préfecture de Transua. A Pinda-Boroko, sur l'axe d'Appimadoum, un jeune du village d'Amata a pu s'échapper de ses agresseurs avec une grande ouverture sur le cou. La promptitude des villageois, informés par la victime, a permis de mettre la main sur ses agresseurs qui sont au nombre de deux. Ces deux bandits de grands chemins sont mis à la disposition des autorités judiciaires et de la gendarmerie de Bondoukou. Il en est de même pour un autre tueur arrêté par la jeunesse de Laoudiba qui est lui aussi mis à la disposition des autorités. Dans le village de Lomo, une personne qui se trouve, en ce moment aux mains de la gendarmerie de Tanda, a été aussi arrêtée avec son matériel tacheté de sang. C'est l'alerte générale dans le département de Bondoukou et de Tanda. Devant l'ampleur de ce nouveau phénomène, les braves populations ont peur de se rendre dans leurs plantations. Du coup, c'est toute l'économie de la région qui est affectée car c'est le moment où l'on nettoie les plantations de noix de cajou, principal produit de rente et de ressource pour les populations. Qui se cache derrière tous ces crimes ? Et pour quel but ? Certainement les enquêtes en cours nous situerons. Pour l'heure, c'est dans une psychose totale de peur que vit la population.
Pascal Assibondry
Correspondant à Bondoukou
Pascal Assibondry
Correspondant à Bondoukou
