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Société Publié le lundi 12 janvier 2009 | Nord-Sud

Frais d`inscription élevés aux concours d`entrée à la Fonction publique : Les candidats grognent

Ils sont des milliers de jeunes diplômés qui, chaque année frappent aux portes de la Fonction publique dans l'espoir d'obtenir un emploi. Cependant, ces candidats jugent les frais de dossier et d'inscription sur lesquels se greffent des sorties d'argent imprévues «trop élevés».

A la recherche d'un emploi dans le secteur public, les tourments de Dokoué Pascal sont loin de prendre fin. Il quitte Abobo-Doumé, son quartier dans la commune de Yopougon de bonne heure ce vendredi. Il se rend au Plateau devant les bureaux de la Fonction publique, où il arrive à 6 heures. Un sac noir dans la main gauche, Pascal tient dans sa main droite un classeur contenant son dossier. Il est candidat au recrutement exceptionnel des attachés administratifs et des finances. Nanti d'une thèse de sciences économiques et gestion, il espère être retenu après les épreuves des 14 et 15 février. Lorsque nous le rencontrons à 11 heures, dans l'arrière cour, sous un soleil de plomb, il n'avait pas encore déposé son dossier. Ce va et vient dure une semaine, selon lui. «Je pense que c'est une aubaine qu'il faut saisir. Le marché du travail s'amenuise au fil du temps. J'ai déboursé 50.000Fcfa pour la constitution de mon dossier sans compter les frais d'inscription au cours de préparation et de mise à niveau. Ces cours coûtent 22.500Fcfa qu'il faut nécessairement payer pour multiplier ses chances d'admission. Ils sont dispensés par des fonctionnaires et des professeurs de l'Ecole nationale d'administration (Ena). En plus, les frais de transport qui s'élèvent à 400 Fcfa par jour. Donc, je me retrouve à 2.400 Fcfa pour la semaine», explique Pascal dont le visage est trempé de sueur. Selon lui, le montant officiel pour boucler la constitution du dossier s'élève à 43.000 Fcfa au lieu de 50.000 Fcfa voire 60.000 Fcfa comme ce qu'on constate sur le terrain. «C'est à la fois aberrant et révoltant. On organise la magouille à visage découvert autour des concours de la Fonction publique. Ce n'est pas normal. Nous devons inverser cette tendance » fulmine Landry, un candidat rencontré devant le portail du Trésor public. Landry, lui, a eu assez de «chance» pour déposer son dossier après avoir payé sa quittance à 7.500 Fcfa, où il a ajouté 1.000 Fcfa sous la table.

A proximité du bureau où l'on paie la quittance, un espace de 4 mètres carrés, grouille de monde. Certains candidats posent pour les photos d'identité (quatre tirages à 1.000 Fcfa, indique une enseigne plaquée au mur à l'entrée).


Le clientélisme érigé en règle

D'autres se bousculent devant la photocopieuse pour faire des photocopies de document, où la page coûte 25 Fcfa. Miss Kadi C. est titulaire d'une licence de droit. Venue accompagner sa camarade, Kadi postule pour une seconde fois au concours d'entrée à l'Ena. «Je prends le pouls de la situation. J'ai commencé à réunir les documents pour le dossier de candidature. Le plus tôt sera le mieux, mais on constate certaines irrégularités», grogne-t-elle. Pour comprendre « les irrégularités » dont parle Kadi on emprunte l'escalier juste derrière le local. Là se trouve les guichets qui accueillent les dossiers de candidature. Les candidats se tiennent en rangs serrés devant les cinq bureaux sous le hangar. Au niveau du guichet numéro 1, juste après la dernière marche de l'escalier à gauche, on ne se bouscule pas devant ce bureau. Francis Dago Komenan, candidat et titulaire d'une maitrise de sciences économiques et gestion, nous apprend que les personnes qui ne veulent pas faire le rang comme lui, donnent des dessous de table pour réceptionner «rapidement» leurs dossiers. «Les agents demandent 1.000 Fcfa comme pourboire en plus des 22.500 Fcfa de frais d'inscription pour les cours de préparation au concours. C'est un réseau organisé par ces fonctionnaires de connivence avec des jeunes gens. Ces derniers passent dans les rangs pour recenser ceux qu'ils veulent souscrire à cette manie. C'est déplorable ! Ils n'ont aucun esprit de civisme. Le clientélisme et la fraude sont érigés en règles de vie», martèle Pascal Dokoué. Selon les candidats rencontrés sur place, les dossiers se composent de documents administratifs tels que les pochettes, la visite et contre visite médicale. Il y a aussi des documents judiciaires à savoir le certificat de nationalité, le casier judicaire.

OM
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